Nura (pseudonyme) a aujourd’hui 38 ans et elle est remariée à un chrétien. Dès son plus jeune âge, elle a pris exemple sur sa mère qui est chrétienne, et elle s'est toujours considérée comme une disciple de Jésus. Mais son père, qui est un cheik, a tout fait pour l'élever dans l’islam et l’a mariée de force à un musulman. Sa vie est un exemple des difficultés que rencontrent les femmes chrétiennes aux Comores ou dans d’autres pays musulmans.

Un mari autoritaire

Après la naissance de leurs deux enfants, le mari de Nura est devenu autoritaire et possessif. La jeune femme n'avait pas le droit de quitter la maison ni de rencontrer d'autres chrétiens. Et quand elle a refusé de suivre ses ordres, son mari a commencé à la maltraiter physiquement. Incapables de supporter cette situation, Nura et ses enfants ont quitté leur foyer en 2017. 

La vie a été extrêmement difficile pour Nura après sa séparation. Elle devait subvenir seule aux besoins de ses enfants. Et quand ses patrons s'apercevaient qu'elle était chrétienne, ils la renvoyaient. Elle a également été confrontée à de nombreux problèmes avec ses propriétaires, qui l'expulsaient quand ils découvraient sa foi.  

Rester dans la présence de Dieu

Nos partenaires ont rencontré cette mère célibataire, peu après qu'elle ait quitté son mari. Ils l'ont encouragée spirituellement et lui ont offert une formation commerciale en 2019. Nura souhaitait ouvrir une boulangerie. Mais les fonds dont elle disposait n’étaient pas suffisants et la pandémie a réduit à néant ses efforts pour créer une entreprise. Pourtant elle a refusé de baisser les bras: 

«Je n'ai jamais permis que quoi que ce soit m'éloigne de Christ, quels que soient les défis.»

Elle précise: «Car Jésus dit que celui qui le renie publiquement, il le reniera devant le Père. La vie sans lui n'a aucun sens!» 

Nura s'est récemment remariée avec un chrétien, avec qui elle peut partager sa foi et grandir en Jésus. Elle rend grâce à Dieu pour sa vie et pour sa famille et elle compte sur notre soutien: «Je vous demande de prier pour moi, afin que je reste dans la présence de Dieu, que je ne m'éloigne pas du chemin du Seigneur, que j'aie de la persévérance et que je fasse l'œuvre de Christ. Priez aussi pour les membres de ma famille qui ne sont pas dans la voie de Dieu, mais dans celle des ténèbres...», conclut-elle. 

Pas un paradis pour les chrétiens

La vie d’un chrétien aux Comores n'est pas idyllique, même si l'île est une destination de vacances très prisée! La criminalité y est très faible et il n'y a pas de menace islamiste imminente. Mais le pays est classé au 45ème rang de l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens et ce n'est pas sans raison: les chrétiens sont soumis à des contraintes extrêmes quand il s'agit de pratiquer ouvertement leur foi ou même d'en parler. Le culte public ou même les conversations au sujet du christianisme dans les espaces publics peuvent être interprétés comme du prosélytisme. Ce qui est un délit punissable. Certaines communautés locales isolent les personnes soupçonnées de s'être converties au christianisme, créant ainsi un environnement hostile à la liberté de religion. Les femmes converties peuvent être assignées à résidence en guise de sanction sociale et familiale... Dans ces conditions, les chrétiens, et en particulier ceux qui sont d'arrière-plan musulman, sont contraints de pratiquer leur foi en secret.