Frère André, le fondateur de la mission Portes Ouvertes, au service des chrétiens persécutés, est décédé le 27 septembre 2022, à l'âge de 94 ans. A cette occasion, nous publions une série d'articles en hommage à son oeuvre. 2/3

La publication qu'André venait de découvrir faisait la promotion du congrès mondial de la jeunesse communiste à Varsovie. André raconte:

«J’ai entendu parler d’une organisation de jeunesse de 96 millions de membres. Nous avions du mal, avec l’église, à réunir des petits groupes pour l’instruction biblique, le culte ou les diverses activités. Alors 96 millions, ça m’a époustouflé. Il était annoncé un congrès qui devait débuter prochainement. Alors, je leur ai écrit et je leur ai dit : “J’ai lu ce que vous faites. J’aimerais assister à l’une de ces manifestations, mais je suis chrétien. Puis-je venir? Si je le fais, je me comporterai comme un chrétien.”

Les débuts de la contrebande de bibles

Puis, je me suis dit que je n’aurais jamais de nouvelles en retour, de toute façon. Mais j’ai reçu une lettre disant: “Vous êtes le bienvenu. Vous pouvez venir en tant que chrétien, faites comme vous voulez.” » 

Mais André ne voulait pas venir les mains vides...  

Tout a commencé avec la distribution de bibles...

«Et puis l’idée est née: je devais y aller avec les Écritures. J’ai donc commandé des évangiles, des tracts et des nouveaux testaments dans un certain nombre de langues de pays communistes. Je les ai envoyés et j’ai organisé mon voyage. Je ne l’ai dit à personne.»

En regardant le défilé final de la Jeunesse Communiste au congrès, Frère André a reçu à partir de la Bible la conviction dont il avait besoin.

«J’ai regardé cet énorme défilé, si militant, si affirmé, si agressif, apparemment si fort, et Dieu m’a dit: “Tout genou fléchira, toute langue confessera que Jésus-Christ est Seigneur.” Ils chantaient et criaient, et j’ai pensé: “Vos genoux aussi, les gars.”»

“Affermis le reste qui est près de mourir.”

À ce moment-là, Frère André a lu le verset Apocalypse 3:2, qui est devenu le leitmotiv du ministère de Portes Ouvertes: “Sois vigilant, et affermis le reste qui est près de mourir.”  Il poursuit son récit : «J’ai compris que je devais aller chez les chrétiens. Je ne savais pas comment m’y rendre. Peut-être simplement dans cette ville? Je n’avais plus d’argent, pas de contacts, je ne connaissais pas la langue… Mais quelque chose était en train de naître dans mon cœur, et j’ai dit: “Seigneur, oui. Mais comment ?” »

Quand il est revenu de ce premier voyage en Europe de l’Est, André a demandé une réponse à Dieu. Et, peu à peu, il a débuté un nouveau ministère qu’il a décidé d’appeler Portes Ouvertes:

«Ce qui est merveilleux avec le nom Portes Ouvertes, c’est que, dans de nombreuses réunions, j’expliquais: 

“Le nom de notre mission signifie littéralement que toutes les portes sont ouvertes pour annoncer le Christ.” 

Jésus a dit : “Allez”, et cela signifie que Jésus a ouvert toutes les portes, et que personne ne peut les fermer, et que personne ne les a fermées. Si vous dites que ce n’est pas possible, cela signifie que vos yeux sont fermés ou que votre cœur est fermé. Les portes sont ouvertes. J’explique cela, et je dis : “Si vous connaissez une porte qui est fermée, dites-le-moi. Et je vais vous dire comment vous pouvez entrer. Mais je ne pourrai peut-être pas vous dire comment vous pouvez en sortir.”»

Un ministère centré sur l’Évangile

Frère André, quelques années avant sa mort

Au cours de ses plus de 65 ans, Portes Ouvertes a été poussé à soutenir et à donner une voix à l’Église persécutée dans le monde entier. De ce premier voyage dans le bloc de l’Est, Frère André a étendu son ministère centré sur l’Évangile aux endroits où l’Église était attaquée: la Chine, l’URSS, l’Afrique Subsaharienne, le Moyen-Orient et plus encore.

Et maintenant? Avec une activité dans 75 pays, Portes Ouvertes poursuit la vision que Dieu a donnée à Frère André: «fortifier ce qui reste».