L'église était remplie de monde quand la première bombe a explosé, dimanche dernier à Jolo aux Philippines. Une seconde explosion a eu lieu sur le parking quand les secours sont arrivés. Le bilan s'élève à au moins 20 morts et plus d'une centaine de blessés. 

Dans la journée, cet acte terroriste a été revendiqué par l’organisation État Islamique, mais les autorités n’excluent pas la responsabilité du groupe Abou Sayyaf, affilié à Al-Qaïda et auteur des pires exactions islamistes dans l’archipel.
Suite au double attentat de Jolo, la protection des écoles chrétiennes a été renforcée. 

Deux jours après l'autonomie de la région

La ville de Jolo où a eu lieu l'attentat se trouve dans la région de Mindanao. Deux jours auparavant, le vendredi 25, la création d’une région autonome dans le Sud du pays avait été approuvée par référendum. Appelée BARMM (Bangsamoro Autonomous Region of Muslim Mindanao), cette nouvelle entité résulte des accords de paix de 2014 signés par le principal groupe rebelle Moro Islamic Liberation Front. Ils ont mis fin à quelque 40 années de rébellion de musulmans réclamant la possession d’une terre qu’ils considèrent comme ancestrale. Plus de 120 000 personnes ont péri dans les affrontements.           

Protection des écoles chrétiennes renforcée

La création de la région autonome administrée par les musulmans a été approuvée par 1,2 million de votants sur 2 millions. La minorité chrétienne s’est montrée favorable à ce qui apparaît comme un retour à la paix même si la sécurité des chrétiens d’arrière- plan musulman reste un sujet de préoccupation. 

Les chrétiens ont également exprimé leur crainte d'actions de mouvements armés n’ayant pas accepté les accords de paix, comme dans la ville de Marawi, assiégée en 2017 et libérée après 5 mois de combats.