Ces dernières semaines, plusieurs prisonniers, dont des chrétiens, ont été libérés par les autorités érythréennes.
Durant les dernières semaines, le gouvernement érythréen a libéré plusieurs prisonniers du tristement célèbre système carcéral du pays. Parmi eux figurent plusieurs chrétiens, hommes d’affaires et responsables politiques.
Un soulagement incomplet
Selon les informations de Portes Ouvertes, aucun des sept responsables d’église de premier plan ne fait partie des personnes relâchées. Les révérends Tekleab Menghisteab, Million Gebreselassie, Kidane Weldou, Gebremedhin Gebregiorgis, Kiflu Gebremeksle, Futsum Gebrenegus et Haile Naizge sont toujours emprisonnés depuis leur incarcération il y a plus de 20 ans.
Plus tôt cette année, Tiffany Barrans, directrice internationale du plaidoyer de Portes Ouvertes, déclarait: «Aucun d’entre eux n’a été inculpé ni présenté devant un tribunal. Ils n’ont bénéficié d’aucune représentation juridique et leurs familles n’ont pas été autorisées à leur rendre visite. Leur situation est celle de milliers de prisonniers de conscience actuellement détenus en Érythrée sans inculpation ni procès.»
Brisés par la détention
La raison de ces libérations est rarement rendue publique. L’expérience passée montre que les prisonniers sont souvent relâchés pour des raisons de santé.
Des chrétiens érythréens libérés puis parvenus à s’enfuir du pays ont témoigné que la détention prolongée et les conditions de détention entraînent fréquemment des pathologies telles que l’hypertension et le diabète.
Au début de l’année 2024, le pasteur Ghirmay Araya était décédé en prison après y avoir passé deux ans et demi. Il souffrait de diabète et d’autres symptômes liés à de la torture subie lors de sa longue incarcération.
«Tout en étant profondément reconnaissants, nous restons préoccupés par l’état physique, émotionnel et spirituel de ceux qui ont été libérés», a précisé Jo Newhouse (pseudonyme), porte-parole de Portes Ouvertes pour l’Afrique Subsaharienne.
Plaider, prier, ne pas oublier
Face à la gravité de la situation et à l’attente interminable de ceux qui sont encore détenus, Jo Newhouse a rappelé: «Nous demandons à la communauté internationale de continuer à plaider pour la libération des sept responsables d’Église, et à l’Église de prier pour ceux qui sont détenus dans des conditions déplorables, sans procès ni condamnation appropriée.»
À ce jour, les chrétiens en Érythrée n’ont pas le droit de se réunir pour célébrer le culte, de publier de la littérature chrétienne ou des magazines, de produire de la musique chrétienne ou de distribuer des tracts. S’ils partagent leur foi avec d’autres Érythréens au travail, à l’école ou à l’armée, ils sont passibles de prison.
Entre janvier et mai 2024, près de 120 chrétiens ont été emprisonnés sans jugement. L’appel de Portes Ouvertes relayé par Jo Newhouse demeure plus qu’actuel et indispensable.
Sujets de prière
- Rendons grâce pour la libération de ces chrétiens après des années de détention. Puissent-ils guérir de leurs blessures physiques et intérieures.
- Prions que ces chrétiens puissent retrouver leurs familles en toute sécurité et rattraper le temps passé en prison.
- Prions pour ceux qui restent injustement emprisonnés en Érythrée et dans tous les pays où les chrétiens sont persécutés.