Les élections législatives en Inde ont commencé le 19 avril et prendront fin le 1er juin. Elles s’accompagnent d’une radicalisation des discours et des comportements. Et les minorités religieuses en font les frais: les chrétiens sont plus que jamais victimes d’agressions physiques, d’arrestations, de dénonciations calomnieuses, de reconversions forcées à l’hindouisme et de dégradations de bâtiments.

Selon Priya Sharma (pseudonyme), partenaire locale de Portes Ouvertes, «les partis politiques et leurs dirigeants profèrent des discours de haine. Nous prions que les gens ne se laissent pas emporter, mais votent pour le bien de la Nation. Que l’Inde reste solide sur les piliers de l’égalité, de la non-discrimination et soit un havre de tolérance religieuse!»

«Reconversions» forcées à l'hindouisme

Dans le centre de l’Inde, pasteur Ravi (pseudonyme) et d’autres chrétiens ont été attaqués physiquement avant d’être arrêtés suite à de fausses accusations de «conversions forcées». Ils ont passé un mois en prison avant d’être relâchés sous caution. Mais dans le village, des extrémistes ont menacé toute la population chrétienne d’être privée d’eau et d’électricité si elle ne revenait pas à l’hindouisme. Certains fidèles ont fui. Mais 152 chrétiens ont été «reconvertis» à l’hindouisme sous la pression. Un autre partenaire local de Portes Ouvertes, Rahul Singh (pseudonyme) se désole: «Ces cas de Ghar wapsi («reconversion») nous fendent le cœur.»

Une école attaquée

Dans le Nord de l’Inde, le pasteur Ramandeep et son frère Amandeep ont été agressés en pleine nuit: des extrémistes sikhs leur ont coupé les doigts, provoquant une forte hémorragie. Ils ont été transportés d’urgence à l’hôpital pour y être soignés. Ils ont pu porter plainte, mais la police n’en a pas tenu compte.

Dans le Sud de l’Inde, une foule de 500 personnes s’en est pris physiquement aux bâtiments d’une école privée chrétienne. Cet incident a éclaté suite à la plainte de parents d'écoliers hindous mécontents accusant la direction d’intolérance religieuse. En effet, certains élèves avaient été convoqués dans le bureau du directeur parce qu’ils ne portaient pas l’uniforme obligatoire, mais un vêtement religieux hindou. À cause de cela la foule en colère s’en est pris aux bâtiments pendant au moins quatre heures.

Les responsables de l’école ont déposé une plainte. Mais c’est celle des parents hindous pour «intolérance religieuse» qui a retenu l’attention des autorités. Rahul Singh déplore: «L’impunité est totale pour les agresseurs, et on a même porté plainte contre l’école!» Il s'insurge: 

«Les écoles sont là pour dispenser un enseignement, pas pour servir de cour de récréation aux discours de haine et aux discriminations!» 

Une persécution quotidienne

Priya Sharma continue: «Des cas de persécution sont rapportés tous les jours. Les chrétiens sont ciblés partout en Inde. Ils ne sont plus en sécurité, dans aucun État. Pasteurs et fidèles sont attaqués, menacés, arrêtés sur la base de fausses accusations. Des églises et des institutions chrétiennes sont attaquées et fermées de force. La discrimination et la haine contre la communauté chrétienne sont incessantes...»

Face à cette montée de l'intolérance, les chrétiens indiens prient que la fin des élections marque la fin des violences et le retour de la paix religieuse.

Sources: ETVBharat, The Indian Express et Times of India