Le drame est survenu il y a 2 semaines, au début du mois de novembre. Dans un village du Kirghizistan, un musulman, Urmat, a tué un vieil homme russe, chrétien orthodoxe. Il a crié «Allahu Akbar» et a tué le chrétien avec un couteau en face de la mosquée, en pleine rue. Plus tard, il a expliqué à la police: «Je dois tuer 2 autres kafirs (infidèles) et alors Allah me laissera aller au paradis.»

Un déséquilibré radicalisé

Le procès pour meurtre aura lieu dans quelques jours. Selon la police, il y a 2 ans, le meurtrier a séjourné dans une région à forte présence islamiste pendant environ 3 mois. Depuis, il s'est radicalisé. Une commission médicale l'a déjà examiné et a donné sa conclusion: «mentalement anormal.» Mais en vertu de l'article de loi «meurtre pour haine religieuse», il devrait subir une lourde peine de prison, estiment les experts.

Les chrétiens de toute la région sont effrayés et choqués suite au drame. Ils craignent que d'autres incidents similaires se produisent dans le pays.

Être chrétien au Kirghizistan

Dans ce pays à 87% musulman, le gouvernement est strictement laïc et les chrétiens ont plus de liberté que dans d’autres pays d’Asie Centrale. Les églises sont souvent dans l’impossibilité de satisfaire à l’obligation légale de s’enregistrer, mais elles se retrouvent dans les maisons sans grand risque.

Pourtant, en dehors de Bichkek, la capitale, l'oppression est forte. Ce sont surtout les églises qui évangélisent et les chrétiens d’arrière-plan musulman qui sont visés. Il sont la cible des prêches d’imams locaux, harcelés tant dans la sphère privée que par les autorités locales. Ces chrétiens subissent parfois des violences physiques pour revenir à l’islam, voire sont bannis. Des baptêmes et des enterrements chrétiens peuvent être perturbés.