C'est parce que Leah Sharibu a refusé de se convertir à l’islam qu'elle est aujourd'hui encore captive, trois ans après son enlèvement, le 19 février 2018 au Nigéria. Depuis lors, elle a vécu les anniversaires de ses 15, 16 et 17 ans en captivité. Sans nouvelles de Leah, ni avancée en vue de sa libération, la famille Sharibu s’interroge.

Retour vers l'oubli 

Dapchi est une ville située au Nord du Nigéria. Le 19 février 2018, quatre ans après l'enlèvement des 300 jeunes filles de Chibok, le terrorisme islamiste a encore frappé: des combattants appartenant à la faction Boko Haram de l'État Islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP) ont enlevé plus de 100 étudiants, musulmans pour la plupart. Un mois plus tard, tous les survivants furent relâchés... sauf Leah. La jeune fille ayant refusé de se convertir à l'islam, elle est restée prisonnière de Boko Haram. 

À l’occasion d’une visite aux USA en avril de cette année-là, le président Buhari s’était engagé à obtenir sa remise en liberté. Mais depuis, les officiels du gouvernement ont donné peu de preuves de leur engagement effectif, laissant parfois planer un doute: Leah est-elle encore en vie?  

Un ami de la famille, le révérend Gideon Para Mallam a récemment déclaré à Portes Ouvertes: 

«Je pense qu’il est plus sûr de dire que Leah est en vie; toutefois le silence de ses ravisseurs et celui du gouvernement fédéral au cours de l'année écoulée ne sont pas rassurants. Les parents méritent d'être informés par le gouvernement, au moins secrètement. Mais nous n'obtenons rien de tout cela…»

Au milieu de ce silence assourdissant, l’année passée a été particulièrement éprouvante pour Nathan, Rébecca et Donald, respectivement le père, la mère et le frère de Leah. Mais malgré l'absence de nouvelles, ils n’ont pas abandonné l’espoir d’être un jour réunis avec Leah. Le Révérend Para Mallam nous confie: «Nathan et Rébecca, restent pleins d’espoir et de courage. Tout ce qu’ils ont vécu ne les a pas brisés. Cela me réjouit beaucoup, parce qu’ils ont constamment prié et travaillé pour se garder du découragement.»

Pas oublié(e)s de tous 

Les Sharibu et leurs amis sont conscients de nos efforts et accueillent tout ce que nous faisons pour maintenir l'attention sur la situation de Leah:  

«Quand vous êtes engagés dans un combat, les gens le voient sous différents angles. C’est une lutte énorme, que nous devons poursuivre jusqu’à ce que tous les captifs soient libérés.»