La tension monte à Niamey, la capitale du Niger, alors que le gouvernement se mobilise pour lutter contre la pandémie de Covid-19.

Scènes de guérilla urbaine

Dans le quartier du Lazaret, le dimanche 19 avril, peu après 20 h, des jeunes sont descendus dans la rue pour manifester contre les restrictions imposées par le gouvernement: lieux de cultes et écoles fermées, état d'urgence, couvre-feu mais surtout interdiction de se réunir pour la prière. Un responsable musulman s'insurge: «Quand nous prions ensemble, Dieu reçoit plus favorablement nos requêtes!»

Pneus brûlés, barricades érigées à l'aide de pierres, Mauro Armanino, missionnaire, interrogé par l'agence de presse Fides parle de «scènes de guerilla urbaine».La foule s'en est également pris à un pasteur, jetant des pierres sur sa maison située non loin de l'église. La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. 

Des scènes identiques se sont déroulées dans d'autres quartiers de Niamey jusque tard dans la nuit. 108 manifestants ont été arrêtés et 10 sont toujours en prison.

Les chrétiens, des boucs émissaires tous trouvés

Interrogé pour essayer de comprendre pourquoi les manifestants s'en sont pris à un pasteur, Mauro répond: « Chaque fois que les gens sont mécontents des décisions du pouvoir politique, ils s'en prennent aux chrétiens, ce sont les boucs émissaires tous trouvés. En ce qui concerne le virus, les gens oscillent entre scepticisme quant à l'existence du virus et assimilation du virus avec l'Occident chrétien, d'où leur hostilité.»

Il craint également que le ramadan ne renforce encore le sentiment anti-chrétien dans le pays.