Fasil et Ezana (pseudonymes) sont deux petits garçons jumeaux qui grandissent dans un village, en apparence paisible, d’Éthiopie. Leur père, Ermias (pseudonyme), est un évangéliste, qui a vécu des situations de persécution intense. Il a été attaqué quand il cherchait à témoigner de sa foi; il était dans son église quand le bâtiment a été caillassé en plein culte. Évidemment, ces expériences traumatiques ont des répercutions psychologiques sur ses deux enfants: avec quelle image d’eux-mêmes et de leur père vont-ils grandir? Auront-ils confiance en eux? Seront-ils fiers de leur héritage? Une fois adultes, choisiront-ils de suivre le Christ malgré le prix à payer?

Des notes rabaissées

Ces questions sont d’autant plus brûlantes pour ces jumeaux qu’ils sont eux-mêmes, malgré leur jeune âge, victimes de persécution religieuse. Quelles que soient leurs capacités intellectuelles et la qualité de leur travail scolaire, leurs notes sont systématiquement minorées par leurs enseignants. À tel point qu’aujourd’hui, Fasil et Ezana ne fréquentent plus l’école du village, mais un établissement appartenant à l’Église. Ceci pour être enfin scolarisés, dans un environnement libre de toute discrimination religieuse. Libérés d’une telle oppression, ils peuvent ainsi grandir en apprenant ce dont ils ont besoin pour obtenir un bon travail à l’âge adulte, fonder une famille, et ne pas tomber dans le cercle vicieux de la pauvreté, trop souvent réservée aux minorités.

Sans cette alternative, ils pourraient facilement, bien qu’ils soient enfants, tomber en dépression, souffrir d’une très mauvaise estime d’eux-mêmes et être tentés par la consommation de substances illicites à l’adolescence. Tout cela, à cause de la persécution religieuse, comme en témoigne un responsable chrétien au Bangladesh:

«Quand tu vis dans une société où personne ne te respecte, les enfants des chrétiens ont du mal à avoir une bonne santé mentale sur le long terme. Ils peuvent être en dépression.»

Interdits d’amitié

Ainsi, ils sont des millions d’enfants chrétiens à travers le monde à souffrir de persécution religieuse comme les jumeaux éthiopiens Fasil et Ezana. Garçons ou filles, en maternelle ou à l’université, rien ne peut empêcher leurs persécuteurs de les harceler et de les exclure, de fait, de la société. Donner de mauvaises notes est une technique. Tout comme rabaisser et humilier les enfants en classe, interdire à leurs camarades de se lier d’amitié avec eux. Ou leur infliger, jour après jour, moqueries et insultes. Jusqu’à les empêcher de s’inscrire à l’école et forcer leur déscolarisation. Ce qui les emmène droit vers la pauvreté à l’âge adulte.

Pas d’accès à la Bible

Ainsi, on constate que 100% des pays classés dans l’Index Mondial de Persécution infligent du harcèlement scolaire aux enfants chrétiens. Et dans plus de 90% des cas, ces enfants sont interdits d’enseignement religieux, n’ont pas accès à du matériel religieux (comme des bibles, des camps bibliques, etc.). Et quand les parents sont séparés, ils n’ont pas le droit ne serait-ce que de voir leur parent chrétien. Aucun enfant ne devrait être soumis à une telle «torture», encore moins pour des raisons religieuses... 

Découvrez la vidéo des jumeaux Fasil et Ezana.