Le 10 juin 2014 restera à jamais une plaie dans le cœur des Irakiens. Ce jour-là, le groupe État Islamique prend le contrôle de Mossoul, la 2ème ville d’Irak. 10 000 chrétiens fuient pour sauver leurs vies. Leurs maisons sont marquées d’un «N » pour « Nasrani » (terme désignant les chrétiens dans le Coran). Les églises sont occupées par l’État Islamique…

Les terroristes placardent sur les murs et dans les mosquées de la ville des affiches des personnes « à massacrer ». Le Père Zakaria est le premier sur la liste. Il parvient à s’enfuir à temps, sauvant plusieurs chrétiens avec lui.

Daech est parti, mais les chrétiens ne reviennent pas

10 ans plus tard, Mossoul est désormais libre depuis longtemps: le groupe État islamique a été vaincu militairement. Pour autant, seules quelques dizaines de chrétiens sont retournées dans la ville qui était la leur. Zakaria n’en fait pas partie: «J’ai un fils de 16 ans. J’ai peur pour lui. Il risquerait d’être agressé, harcelé, et de se retrouver sans aucun ami.» Il développe:

«Nous ne nous sentirions pas en sécurité à Mossoul car ce sont nos propres voisins qui nous ont volés. Comment pourrais-je frapper à la porte de mes voisins pour leur demander de me rendre mes biens?»

« Affermir le reste qui est sur le point de mourir »

Bushra (pseudonyme), une veuve de 40 ans qui a dû elle aussi fuir Mossoul, témoigne que les chrétiens ont gardé la foi malgré la souffrance:

«Nous avons été témoins de choses difficiles. Mais qu’à Dieu soit la louange pour toutes choses. Nous avons souffert, mais c’est fini désormais».

Le Père Zakaria reste en contact avec quelques chrétiens revenus à Mossoul. Il garde espoir: 

«Tant qu'il reste une église, c'est un message pour les habitants de la ville [...]. Un jour nous pourrons revenir, nous rendrons culte à Dieu et les cloches sonneront à nouveau.»

Mossoul rappelle le terrible prix de la persécution pour les chrétiens d’Irak. La situation actuelle offre peu d’espoir: il y avait 300 000 chrétiens en Irak avant l’arrivée de l’État islamique, il n’en reste plus que 154 000 aujourd’hui. Mais tant qu’il restera des disciples de Jésus, cherchant à être sel et lumière, Portes Ouvertes sera à leurs côtés pour les affermir.

Grâce à vos prières et vos dons, il existe désormais 150 centres d’espoir en Irak: des églises locales qui ouvrent leur portes pour offrir un soutien pratique à la communauté chrétienne (discipulat, soins post-traumatiques, formations professionnelles …).

Continuons à prier pour que les chrétiens d’Irak reconstruisent leurs églises, leurs maisons, et leurs vies.