Sur décision du wali d’Oran, la police a mis sous scellés le 9 novembre la salle de culte de l’église d’Aïn Turk (15 km au Nord-Ouest d’Oran), a-t-on appris du président de l’Église Protestante d’Algérie (EPA). D’après les autorités, cette église n’est pas agréée et ses responsables « y impriment illégalement des évangiles et des publications servant à l’évangélisation ».

Face à l’injustice

Le président de l’EPA réagit et réfute les raisons avancées par les autorités : « Premièrement, cette communauté est bien affiliée à l’Association de l’Eglise Protestante d’Algérie, qui dispose d’un agrément délivré par l’État Algérien depuis 1974. Ensuite, il n’y a aucune activité d’impression d’évangiles ou de publications chrétiennes à l’intérieur de ce lieu », a-t-il précisé.

Pour sa part, Youssef, l’un des responsables de l’église d’Aïn Turk, a exprimé sa tristesse quant aux « pratiques injustes » des autorités algériennes à l’encontre des chrétiens. « Je suis attristé par cette injustice et la persécution que nous vivons en Algérie », s’est-il indigné.

Espoir et nouveaux défis

La communauté chrétienne s’attendait à des changements positifs et favorables pour l’Église en Algérie. À ce jour, le discours des responsables de l’État Algérien sur le respect des libertés de culte n’est pas suivi d’actes concrets mais la jeune Église d’Algérie garde espoir. Depuis l’arrivée de l’islam aux 7ème et 8ème siécles, la croissance de l’Église n’a jamais connu un tel essor dans ce pays. Des églises peuvent être fermées mais cela n’entame pas la foi des chrétiens algériens qui tiennent fermes. Un formateur de jeunes pasteurs en Afrique du Nord le confirme : « J’admire l’amour qu’ils ont pour leur pays qui pourtant est dur envers eux, et leur manière de prier passionnément pour cette société où vivent des millions de musulmans. »