Tous ces chrétiens habitent le Xinjiang, une province particulièrement surveillée par le gouvernement chinois : « Depuis que mon mari a été envoyé en camp de rééducation, l’instituteur de mes enfants a été informé et il les surveille de près à l’école. J’ai peur pour eux », dit une chrétienne. Un chrétien qui souhaite garder l’anonymat nous confie : « Des membres de notre église sont détenus dans ces centres de rééducation sans savoir quand ils seront de retour. Certains restent un mois, d’autres six mois ou plus. Ces familles sont déchirées ».

Les chrétiens pris au piège des mesures anti-terroristes

Situé dans le Nord-Ouest de la Chine, le Xinjiang est la région des Ouïghours : une ethnie à majorité musulmane visée par les mesures anti-terroristes du gouvernement. Et les autorités ne font pas dans le détail : groupes séparatistes, militants islamiques, mais aussi chrétiens d’arrière-plan musulman font les frais de la répression.

Carte d’identité demandé à l’entrée des églises

À l’entrée des églises officielles, les fidèles doivent présenter leur carte d’identité électronique et, si l’un d’eux est fonctionnaire, un signal sonne. Ainsi, beaucoup de chrétiens ne vont plus dans ces églises. Ils se réunissent maintenant en petits groupes. « Même ton smartphone est surveillé. On vit dans une prison géante », dit l’un d’eux.

Selon le Wall Street Journal, le Xinjiang est actuellement la zone la plus contrôlée du monde : véhicules blindés, postes de police aux carrefours, caméras de surveillance à chaque coin de rue… Vivre là-bas revient à subir une surveillance permanente dans tous les lieux publics.

Nouvelle loi sur les religions

Dans toute la Chine, depuis le 1er février 2018, une nouvelle législation encadre les activités religieuses, dans le but de « protéger la liberté de croyance des citoyens ». Pas dupes, de nombreux responsables d’églises exhortent au contraire les chrétiens à prendre conscience de la façon de défendre leurs droits.