«S'il vous plaît, aidez-nous à élever notre voix auprès de la communauté internationale, des organisations de défense des droits humains, des Nations Unies et du monde entier», clame Martin, un responsable d’église de 28 ans frappé du fait que le monde ne semble pas prêter attention à ce qui se passe en Irak. Il explique:

«Nous voulons vivre dans la liberté et la dignité, et nous voulons que la corruption cesse dans notre pays.»

Les chrétiens en première ligne

Martin n'est pas le seul chrétien à se joindre aux protestations. Dès les premiers jours, les jeunes chrétiens se trouvaient en première ligne de la manifestation. Ils ont également fourni un soutien médical et des casques aux autres manifestants.

«Nous avons beaucoup de conflits sectaires dans notre pays, mais cette fois-ci il y a une unité entre les différents groupes religieux.»

Martin poursuit: «Les problèmes contre lesquels nous protestons nous affectent autant que les autres Irakiens.» Les manifestants, pour la plupart des jeunes, réclament des emplois, des services de base et la fin de la corruption. Les mouvements de protestation qui ont lieu à Bagdad et dans plusieurs villes du Sud depuis le 25 octobre sont durement réprimés: 430 manifestants ont été tués et on compte plus de 20.000 blessés.

L’arme la plus puissante: la prière

Alors que le cri des irakiens est étouffé par la violence, Martin et bien d’autres chrétiens demandent à la communauté chrétienne du monde entier de s’engager à leurs côtés avec leur arme la plus puissante: la prière. Leur priorité?

«Nous demandons un gouvernement au service de tous les Irakiens.»

Louis Raphael Sako, le patriarche de l'Église chaldéenne en Irak, a annoncé que par solidarité avec les manifestants, toutes les célébrations publiques de Noël seront annulées cette année et qu'il n'y aura pas de décorations de Noël dans les églises ou les rues. «Le patriarche est très impliqué dans les protestations. Il marche avec les manifestants et distribue des médicaments là où on en a besoin», dit Martin.