En Libye, les armes se remettent à gronder. Depuis le 3 avril, les troupes du maréchal Haftar tentent de prendre la capitale Tripoli. La population est prise entre deux feux. Prions pour les chrétiens, qui courent déjà le risque de perdre la vie en raison de leur foi, et pour le pays. (Les noms cités dans cet article sont des pseudonymes pour des raisons de sécurité).

Être chrétien en Libye

Depuis 2011, le pays vit dans le chaos. Les chrétiens qui sont restés servent Dieu dans un contexte extrêmement dangereux. Ils sont des lumières au coeur des ténèbres et des Libyens rencontrent Christ. 

Seuls les chrétiens étrangers (en général, ils viennent d'Afrique Subsaharienne) sont autorisés à se réunir dans les quelques églises tolérées. La condition? N’avoir aucun contact avec les Libyens. «Des Libyens qui cherchent à en savoir plus sur Jésus frappent parfois à la porte d’une église et sont renvoyés», dit Charley qui coordonne les projets de Portes Ouvertes en Afrique du Nord. Mais certains chrétiens osent braver l’interdit pour rencontrer ceux qui sont ouverts à la foi chrétienne. Désiré est l'un d'entre eux: 

«Nous n’abandonnerons jamais. Nous savons qu’un jour cette persécution et l’instabilité politique feront partie de l’histoire. L’avenir est prometteur pour l’Église.»

Vivre sa foi comme «assigné à résidence»

En général, les Libyens découvrent Jésus à la télévision, sur internet ou… en rêve. Ensuite, quiconque se convertit vit sa foi dans la solitude, comme «assigné à résidence». Il faut être très prudent, sachant que la persécution de la famille est quelque chose de terrible. Désiré parle d’un homme qui a demandé une bible à des chrétiens et qui s’est converti. Cet homme lui a dit: 

«Si je parle de ma foi, mon frère me tuera.» 

Désiré confirme : «S’il parle de sa conversion à quelqu'un et qu’il raconte comment il a eu la Bible, nous pourrions être tous exterminés.»

Une stratégie pour vivre normalement

Les chrétiens libyens nourrissent leur foi à travers la télévision chrétienne et sur internet. Après un certain temps, parfois plusieurs années, les chrétiens isolés essaient de se connecter à d’autres chrétiens. «Ils doivent trouver leur chemin, garder le secret vis-à-vis de leur famille tout en développant une stratégie pour continuer une vie normale. Beaucoup continuent à se rendre à la mosquée, mais dans leur cœur, ils prient Jésus», explique Charley.

Qu'ils soient d'origine subsaharienne ou libyenne, les chrétiens de Libye ont grandement besoin de nos prières.