Les 82 jeunes filles, libérées en début de mois des mains de Boko Haram, ne sont toujours pas rentrées chez elles. Elles se trouvent actuellement à Abuja, la capitale du Nigéria, sur ordre du gouvernement pour « raison de sécurité ». Même si les familles souhaitent que leurs filles reçoivent toute l’aide médicale dont elles ont besoin, elles commencent à s’impatienter.

Un jour magnifique

Seul Yakubu Nkeki, dont la nièce fait partie des jeunes filles libérées, a pu les rencontrer en sa qualité de président du Comité des parents de Chibok : « Un jour magnifique pour moi. J’ai pu voir Maimuna (sa nièce, ndlr) et les autres filles. Quand elle m’a vu, elle s’est précipitée dans mes bras, et a éclaté en sanglots. J’étais tellement ému ! », raconte-t-il. Grâce à lui, certains parents ont pu parler au téléphone avec leur fille.

« On nous cache quelque chose ! »

Les 21 lycéennes libérées en octobre 2016 sont, elles aussi, toujours à Abuja. Là encore, le gouvernement invoque des raisons de sécurité et le fait qu’il ne veut pas compromettre la suite des négociations en vue de la libération d’autres jeunes filles. Mais ces explications ne satisfont pas les parents. « On nous cache quelque chose » assure Joseph, parent d’une des jeunes filles libérées « même quand elles sont venues à Chibok elles n’ont pas eu le droit d’aller dans leur famille. Elles ne peuvent pas parler de ce qu’elles ont vécu dans la forêt de Sambisa. Nous ne comprenons pas ! ».

Boko Haram, qui détient encore 115 filles, a publié récemment une vidéo (le 12 mai) montrant 4 jeunes filles voilées « refusant » d’être libérées. À la question : « pourquoi ne veux-tu pas rentrer chez tes parents ? » l’une d’elle répondait : « mes parents vivent en territoire infidèle et je veux qu’ils se convertissent à l’islam ». Ces jeunes filles, dont la plupart viennent de familles chrétiennes, ont besoin de nos prières.