Pour beaucoup de chrétiens réfugiés, il est impensable de rentrer au Pakistan, où ils ont été persécutés. S’ils sont accusés de blasphème contre le Coran ou le prophète, leur vie même est en danger.

Les hommes visés en premier

Les hommes sont les premiers concernés. Une demande d’asile refusée signifie le retour immédiat au Pakistan et la séparation de la famille, qui se retrouverait dans un centre d’accueil surpeuplé et insalubre.

Dans un premier temps, cette mesure du gouvernement thaïlandais ne concernerait pas ceux qui ont obtenu le statut de réfugiés, ni les femmes et les enfants, ni les hommes atteints d’une maladie grave.

Le but caché : faire partir les familles

Certains observateurs soupçonnent le gouvernement thaïlandais de cibler les hommes dans le but d’obliger toute leur famille à regagner le Pakistan. « Les écoles thaïlandaises délaissent nos enfants : ils ne comprennent pas la langue, accumulent du retard et ne sont pas heureux », disent les demandeurs d’asile qui, il y a tout juste un an, se sentaient négligés par les autorités thaïlandaises et même par le Haut Comité des Nations Unies aux Réfugiés (UNHCR).

S’ils rentrent, ils seront persécutés

Les démarches sont si longues que ces chrétiens se retrouvent dans l’illégalité. Mais le retour au Pakistan est pire encore, tant l’insécurité et la persécution sont élevées. Talib Masih est arrivé à Bangkok en 2011, après avoir vécu deux années caché dans son pays pour sauver sa vie. « Lors d’un mariage, les enfants ont lancé des confettis et quelqu’un les a accusés d’avoir déchiré des pages du Coran pour cela. C’était faux, mais un groupe d’hommes armés ont tiré dans notre direction et j’ai fui avec mon fils Imran. J’ai appris plus tard que ma maison avait été incendiée », se souvient-il.

Au Pakistan, plus de 3 millions de chrétiens sont persécutés pour leur foi. Portes Ouvertes et ses partenaires leur vient en aide, notamment au moyen de programmes d’alphabétisation et de formations bibliques. Plusieurs milliers de chrétiens en bénéficient chaque année.