Désormais au Pakistan, durant les heures du jeûne du ramadan (de 4h à 19h), quiconque mange, boit ou fume en public risque une peine de trois mois de prison. Les restaurants et les hôtels qui enfreignent la loi sont taxés d’une amende d’environ 250 € et les cinémas risquent une amende de 5 000 € s’ils sont ouverts dans la journée.

Les chrétiens privés de repas

Les chrétiens, déjà fortement discriminés, doivent en plus se plier à ces restrictions. « Un chauffeur de taxi chrétien m’a dit qu’il n’avait rien mangé de la journée, faute d’avoir pu trouver de la nourriture en ville. Chacun vit dans la crainte et doit vraiment veiller sur son comportement », dit un responsable d’église de Peshawar. Beaucoup s’inquiètent des conséquences physiques que cela peut entraîner : « Des gens vont mourir de déshydratation à cause de cette loi ridicule », disent-ils.

Un amendement discriminatoire

Shams Shamaun, défenseur des droits de l’homme dans le Sud du pays, fait part de son inquiétude face à cet amendement injuste pour les minorités religieuses. Certaines personnalités d’opposition s’élèvent « contre cette loi hypocrite et préjudiciable ».

La loi sur le ramadan renforcée

Avec ses mesures répressives, cet amendement décidé début mai vient durcir la loi sur le « respect du ramadan » introduite en 1981, qui interdit de vendre ou de consommer publiquement toute nourriture et boisson du lever au coucher du soleil durant cette période.

Une autre loi, dite « anti-blasphème », a été décrétée en 1986. Ces législations très sévères placent toute la population, et notamment les chrétiens, sous un joug impitoyable. Portes Ouvertes aide les chrétiens pakistanais au moyen de projets comme l’alphabétisation afin qu’ils sachent se protéger et qu’ils soient mieux considérés dans la société.