Paul (pseudonyme) a les cheveux gris et la peau étonnamment ridée pour un homme de 40 ans. Sa maigreur aussi en dit long sur les difficultés qu’il a traversées.

Conduit à Christ par… un incroyant!

Paul exerçait un emploi technique dans un camp militaire. Mais ni le travail, ni le revenu, ni le statut ne lui apportaient la paix. Il souffrait d’une grave dépression. Un jour, Paul a demandé à un ami du camp, un incroyant, ce qu'il pouvait faire pour se débarrasser de sa douleur émotionnelle. «Il y a des chrétiens ici. Peut-être que si tu vas vers eux, tu pourrais aller mieux», lui a-t-il répondu. Ainsi, Paul a participé à l'une de leurs rencontres discrètes. Voir les croyants si enthousiasmés par la vie était incroyable. «Quand le responsable a partagé l'Évangile, je me suis demandé s’il y avait vraiment de l'espoir au ciel pour un homme comme moi. Si c'était vrai, je voulais en savoir plus sur cette espérance!», pensait Paul. Il n’a pas tardé à faire confiance à Christ. 

«J’allais de mieux en mieux et je suis sorti de ma détresse. Mon cœur était rempli de joie... Depuis que j'ai trouvé ce chemin, je suis en paix. Cela a eu un énorme impact sur ma vie!»

Au moment où il prévoyait de quitter l'armée, Paul a été arrêté avec tous les autres chrétiens du camp pour avoir tenu des réunions secrètes.

Une simple signature, et c’était la liberté

«Après notre arrestation, les autorités du camp nous ont demandé individuellement si nous voulions renoncer à notre foi. Ils m'ont demandé si j'avais honte de ma foi. "Et pourquoi je devrais l'être?", ai-je demandé.

«Cet homme a perdu la raison! Mettez-le en prison», a ordonné le commandant. Paul et les autres chrétiens de son groupe ont été détenus dans des conditions épouvantables: nourriture insuffisante, conditions d’hygiène déplorables, chaleur insupportable, soins médicaux quasiment absents…

«Tout ce que j’avais à faire pour obtenir la liberté, c’était de signer un formulaire attestant que je reniais ma foi. Impensable! Je ne pouvais pas commettre une telle trahison.»

Exaspéré par ce refus continu, un gardien a dit un jour à Paul: «Tu t’es enchaîné tout seul. Tu es ici de ton plein gré, par ta propre faute. Personne ne peut rien faire pour toi.» Ce refus a coûté dix précieuses années de la vie de Paul. Pendant ce temps, ses parents sont morts, sa famille a déménagé et ses amis l’ont oublié.

De la force à la faiblesse, de la faiblesse à l’espoir

En prison, Paul et les autres chrétiens s'encourageaient mutuellement.

«Notre fraternité était incroyable. Et la prière aussi. Nous avions une bible, que nous avons déchirée entre nous pour la lire.»

Paul poursuit: «Mais avec le temps, les choses ont changé. Chacun voulait juste être seul pour penser tranquillement par lui-même. Moi-même, je suis devenu comme cela, à cause de la durée de notre détention et de la frustration occasionnée.» Un jour, Paul a eu une conversation avec un commandant de la prison:

  • «Paul, pourquoi es-tu devenu chrétien? J'ai répondu: «Christ m’a sauvé du désespoir.»
  • «Depuis combien de temps es-tu en prison? Dix ans? Pourquoi gaspiller toutes ces années?» a-t-il encore demandé? J'ai dit: «C’est pour le bien de ma foi.»

Au fil du temps, la force de Paul a commencé à lui faire défaut. «Ils m'ont mis dans un endroit irrespirable. J'étais malade et je souffrais. Je me suis demandé ce que j’attendais ici. Après tout, est-ce que c’est si grave de signer un formulaire de rétractation? Je pensais que j'allais mourir. Et si je mourais? Où irais-je? Où est mon espoir? J'ai réalisé que mon espoir n'était définitivement pas sur terre. Et cela a vraiment ranimé mon âme. À partir de ce moment, j'ai décidé de penser à ma maison dans le ciel et de regarder aux choses spirituelles», rapporte Paul.

Enfin la liberté!

«C'était si inattendu! Dieu m'a libéré exactement au bon moment. J'étais sur le point de mourir et j'étais tenté de faire des compromis. Je sais maintenant qu'Il ne vous teste pas au-delà de vos capacités», affirme Paul. Sa libération de prison n'a malheureusement pas résolu tous les problèmes. Il ressent durement la perte de ses parents et, bien que les autres membres de sa famille s'efforcent de l'accueillir, il se sent comme un étranger pour eux.

Mais Paul s’appuie sur les promesses et la fidélité de Dieu. Pendant qu’il était en prison, il a été aidé grâce à votre soutien. Aussi, il exprime sa reconnaissance: 

«Vous, mes frères et sœurs en Christ, vous avez fait beaucoup pour moi, avant et après ma libération. J'ai vu les mains du Seigneur à travers vous. Je ne vous remercierai jamais assez. Je rends grâce à Dieu pour vous.»