Depuis 8 ans, Ferial vit dans un minuscule logement à Lattaquié, avec son mari Ghandi et leurs deux jeunes enfants. Quand la guerre en Syrie a commencé en 2011, la famille habitait un quartier durement touché par les affrontements. Ferial raconte: «De nombreux avions de combat passaient au-dessus de notre maison. Les murs étaient fissurés, les fenêtres étaient brisées, nous n'avions pas de pain et les enfants avaient faim.»

«Dieu pourvoira…»

Mais Dieu les protégeait et les conduisait malgré des conditions de vie très pénibles: pas d’eau pour se laver ni laver les vêtements, pas d’électricité… «Je sentais qu’il était avec nous à chaque moment», témoigne Ferial. «Dieu pourvoira, il ne nous abandonnera pas», disait son mari. Et effectivement, il a pourvu: des amis qui vivaient dans la campagne de Lattaquié, ont trouvé un travail à Ghandi. Il a loué un logement et sa femme et ses enfants l’y ont rejoint. Lattaquié était la région la plus sûre de Syrie: il n'y avait pas de bombes, pas de snipers, pas de bombardiers… Ferial est pourtant passée par des périodes de doute et de détresse. Abandonner leur maison pour un logement avec seulement une chambre et un salon, quelle épreuve! Elle en voulait à son mari pour ce déménagement. 

Un Centre d’Espoir

C’est alors qu’une voisine lui a parlé de l'église nazaréenne*, l'un des Centres d'Espoir en Syrie. Là, des chrétiens ont aidé Ferial et sa famille à se rapprocher de Jésus. Elle raconte:

«Ils nous ont appris à ouvrir la Bible, à la lire, à la vivre. Je me suis sentie différente, plus proche du modèle de Jésus.»

Ferial témoigne: «Dieu est vivant, avec nous et en nous. Il prend soin de nous, il nous nourrit. Je n'avais jamais ressenti cela auparavant! Les enfants étaient aussi très heureux dans l'église. Ils ont senti que Jésus était avec eux et qu'il les aimait.»

L’église a aussi soutenu Ferial et sa famille sur le plan matériel, avec de la nourriture, une aide pour payer le loyer et les études des enfants. Et en l'employant comme institutrice au Centre d'Espoir. «L'église nous a permis de nous sentir en sécurité. Nous avons des frères en Christ qui nous aident quelle que soit la crise. C’est ce qui a fait la différence», résume-t-elle. Ferial aime son travail, qui lui permet de travailler avec les enfants, de les éduquer, de leur parler de Jésus et de l'Église. Aujourd’hui, elle remercie Dieu de les avoir conduits jusque-là.

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Un avenir meilleur

Mais ce qui l’aide à grandir dans sa foi, c'est un groupe de femmes d’étude biblique et de partage: «Quand nous nous réunissons chez moi, je sens que ma maison est bénie, explique Ferial. Mon mari change, mes enfants changent et ils me reprennent quand je parle de manière négative. J'ai faim de la Bible et j'aime qu'on la lise chez moi.»

Malgré leurs longues journées de travail, elle et son mari ne parviennent pas à gagner assez pour acheter la nourriture dont ils ont besoin. Mais de façon surprenante, elle ajoute: «Même si nous n'avons rien, nous pouvons essayer d'aider ceux qui sont dans de pires conditions. Chaque jour, au réveil, je prie Dieu: "Même si je n'ai rien, je veux donner quelque chose."»

Avec le soutien de leurs frères et sœurs dans la foi, Ferial a confiance en l'avenir: «Je ne crains rien. Depuis que nous avons appris à connaître Jésus, Je suis sûre que nous aurons un avenir meilleur! Malgré la guerre, la crise économique, le manque d’eau et d'électricité, je ressens la paix, la paix intérieure. Il n'y a pas de dépression ou de tristesse, parce que nous sommes proches de Jésus», conclut Ferial.

*Au Moyen-Orient, Jésus-Christ est souvent surnommé le nazaréen.