Jeudi 6 mars, des combats ont éclaté dans des zones à majorité alaouite sur la côte ouest. Les partisans du régime déchu ont attaqué et tué plusieurs membres des forces de sécurité du gouvernement actuel. Le président Ahmed al-Sharaa a réagi en envoyant des forces armées en renfort dans la région, et en imposant un couvre-feu à Homs, Tartous et Lattaquié. S’en sont suivis de nombreux affrontements meurtriers.

Des jours de terreur

Au cours de ces quatre derniers jours, plusieurs centaines de personnes ont été tuées. D’après Le Monde, l’Observatoire syrien des droits de l’homme dénombre près d’un millier de civils «massacrés» lors d’attaques visant principalement les Alaouites. L’Observatoire ajoute que plusieurs centaines de membres des forces de sécurité et de combattants pro Assad ont aussi perdu la vie.

De fausses rumeurs de tueries de chrétiens ont circulé sur les réseaux sociaux, mais les seules victimes chrétiennes confirmées à ce jour sont un père et son fils, tués jeudi par des combattants fidèles à l’ancien président Bachar al-Assad. Vendredi, un troisième chrétien a perdu la vie dans sa maison, frappé par une balle perdue lors des affrontements entre les forces de sécurité du gouvernement actuel et les partisans du régime déchu.

Les chrétiens de Syrie vivent dans une peur grandissante. Hier, de nombreuses églises ont annulé leurs cultes, et de nombreux commerces et restaurants ont fermé dans les villes de Lattaquié et Tartous.

Le traumatisme du passé

Cette violence fait écho aux atrocités vécues durant les années d'occupation par le groupe État islamique, exacerbant ainsi le traumatisme collectif des Syriens. Une chrétienne de la région redoute que ce soit le début d’une période de vengeance et de terreur tandis que de très nombreux chrétiens désirent activement quitter le pays.

Les responsables chrétiens de Syrie ont publié un communiqué samedi 8 mars, condamnant fermement les massacres et appelant à la réconciliation nationale. Ils insistent sur la nécessité d’un État respectant l’ensemble de ses citoyens et sur la préservation de l’unité du pays.

Ces événements interviennent dans un contexte de guerre civile qui dure depuis 2011 et qui a déjà fait des centaines de milliers de morts et déplacé une grande partie de la population syrienne. La communauté internationale craint que les nouveaux affrontements ne déclenchent une guerre encore plus dévastatrice.