Naomie, Maika, Marie (pseudonymes)… Toutes trois faisaient simplement leur devoir quotidien : vendre des produits, cultiver la terre, nourrir leur famille. Mais ces gestes simples ont été interrompus par des hommes armés qui les ont attaquées et agressées sexuellement, parfois sous les yeux de leurs proches. Certaines ont été retenues plusieurs jours, utilisées comme esclaves sexuelles. À leur retour, la souffrance ne s’est pas arrêtée: douleurs physiques, traumatismes profonds, mais aussi rejet et silence au sein de leur propre communauté.

Malgré cela, une œuvre de guérison s’est mise en place. Les partenaires locaux de Portes Ouvertes les ont accompagnées pas à pas: soins médicaux, soutien psychologique, soins post-traumatiques. Mais surtout, ces femmes ont trouvé refuge dans des groupes d’entraide.

Blessées dans leur chair, mais pas brisées

Dans ces groupes, elles peuvent parler librement, sans honte ni jugement. Elles prient ensemble, partagent leurs souffrances, se soutiennent mutuellement. Ces cercles deviennent des lieux de renaissance, où la dignité se reconstruit jour après jour. Aujourd’hui, plus de 20 groupes sont actifs à travers le pays –à Kaga-Bandoro, Bouca, Bria, Bambari, Bossangoa– et transforment la vie de centaines de femmes.

Une survivante témoigne: 

«Grâce à ce groupe, je ne m’enferme plus et je ne cache plus mon visage.»

Face à la barbarie, ces femmes choisissent la vie. Elles nous rappellent que, même agressées dans leur chair, elles ne sont pas brisées dans leur âme. Leur foi, leur courage et leur solidarité sont une lumière puissante dans l’obscurité. Continuons à les soutenir, à prier pour elles, et à faire entendre leur voix.