Dans l'Uttar Pradesh en Inde, des chrétiens sont sous le coup d’accusations non fondées de la part des radicaux hindous.

Les pasteurs Durga Prasad Yadav, Kirit Rai et Jitendra Ram sont les seuls dont les noms sont connus parmi les 271 prévenus. Ces chrétiens sont accusés d'avoir tenté de convertir des hindous par l’usage de drogues et de diffuser de mensonges sur l'hindouisme

Les plaintes contre eux ont été portées le 5 septembre à Jaunpur, ville située à 200 km au Sud-Est de Lucknow, la capitale de l'État de l'Uttar Pradesh. 

D'abord disculpés par le tribunal en août, ils sont aujourd’hui «accusés de diverses infractions pénales, comme la fraude, la profanation de lieux de culte, les préjugés contre l'intégration nationale», selon le commissaire de police adjoint Anil Kumar Pandey.

Des accusations «absolument fausses et sans fondement»

Un pasteur l’affirme : ces allégations sont «absolument fausses et sans fondement», puisque les chrétiens pratiquent leur culte dans la région depuis 15 ans et qu’aucun problème n’a eu lieu jusqu'à l'arrivée au pouvoir du parti pro-hindou Bharatiya Janata (BJP). D’après Sajan K. George, président du Conseil des chrétiens en Inde:

 «Il y a eu une recrudescence des persécutions contre les chrétiens. Les pasteurs et les communautés chrétiennes sont constamment sous la surveillance des groupes radicaux et de la police.» 

Une pression constante

La Commission pour la liberté religieuse de l'Alliance évangélique de l'Inde a tweeté: «Le dimanche 16 septembre, la police de Jaunpur a empêché des personnes d'assister à un office religieux à Bhulandih. Des groupes fanatiques ont perturbé les cultes et crié des slogans antichrétiens dans les églises de Jaunpur, quelquefois même devant la police.»

Dans un autre tweet, il est dit qu'un autre pasteur a été arrêté le vendredi 14 septembre.

Uttar Pradesh, l’État le plus violent contre les chrétiens

Entre janvier et juin en Uttar Pradesh, au moins 26 attaques violentes ont été perpétrées contre les chrétiens. C’est le plus grand nombre recensé en Inde durant le premier semestre 2018.

Et cela va plus loin encore. Un volontaire qui vient en aide aux victimes de cette violence a affirmé à Portes Ouvertes en juillet dernier :

«Les attaques violentes que les minorités chrétiennes ont subies en Uttar Pradesh font toutes partie de l'appareil d'État ; c’est une violence parrainée par l'État. Les agresseurs savent bien que les chrétiens des zones rurales peuvent être facilement pris pour cible.»