Ce dimanche, vers 1h00 du matin, des membres du groupe terroriste des Forces démocratiques alliées (Allied Democratic Forces ou ADF, ayant prêté allégeance au groupe État islamique) ont lancé une attaque meurtrière au cours d’une veillée de prière dans l’église catholique de Komanda, dans la province d’Ituri à l’Est du pays.

Une tragédie d'une violence inouïe

«Plus de 21 personnes ont été abattues à l’intérieur et à l’extérieur [de l’église], et nous avons recensé au moins trois corps calcinés et plusieurs maisons incendiées. Mais les recherches ne sont pas terminées», rapporte Dieudonné Duranthabo, coordinateur de la société civile à Komanda.

Différentes agences de presse rapportent un nombre variable de victimes. Ce nombre pourrait encore augmenter dans les prochains jours. Le père Aimé Lokana Dhego, un prêtre local, a affirmé à l’Agence France Presse:

«Nous comptabilisons au moins 31 fidèles décédés, et six autres gravement blessés. Certains jeunes ont été enlevés et nous sommes sans nouvelles d’eux.»

Certains magasins et commerces à proximité de l’église ont aussi été pillés et incendiés par les ADF. Les forces de sécurité, alertées vers 2 heures du matin, sont arrivées sur place après le départ des extrémistes.

Un partenaire local de Portes Ouvertes sur le terrain informe: «Les funérailles des chrétiens sont prévues ce lundi. Ils seront enterrés dans une fosse commune dans l'enceinte de l'église catholique.»

Appel à la protection des chrétiens

Jo Newhouse (pseudonyme), porte-parole de Portes Ouvertes pour l'Afrique Subsaharienne, déclare: «Portes Ouvertes condamne fermement l’attaque contre des chrétiens qui participaient pacifiquement à un programme de l’église, et contre des civils, dans la ville de Komanda.»

«Nous appelons le gouvernement à assurer la sécurité des civils, et à traduire en justice tous ceux qui sont impliqués dans ces actes de brutalité. Des milliers de personnes ont déjà été touchées par les violences dans l'Est de la RDC et vivent dans une situation instable, endeuillées et gravement traumatisées. Ces violences, qui engendrent des souffrances humaines immédiates mais aussi de long terme, doivent cesser.»

«Tous les êtres humains ont droit à la protection et la sécurité, indépendamment de leur religion, de leur origine ethnique ou de leur sexe.»

Une persécution qui ne cesse de s'intensifier

La République Démocratique du Congo est désormais à son plus haut classement en termes de persécution des chrétiens. En 2025, elle se classe à la 35ème position de l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens. C’est souvent l’Est du pays qui est visé par les attaques extrémistes des ADF, comme en février dernier où 70 personnes auraient été massacrées dans une église.

«Nous appelons la communauté chrétienne internationale à continuer de prier pour l’Est de la RDC, pour que la violence extrémiste cesse et que le gouvernement agisse avec impartialité et transparence pour protéger sa population. Prions également pour que l’église locale reçoive le soutien dont elle a besoin pour apporter une assistance physique et spirituelle aux personnes affectées par cette tragédie», conclut Jo Newhouse.