L'actualité du Nord-Kivu a été endeuillée par le terrorisme ces dernières semaines. Atonisha (pseudonyme) un de nos contacts sur place, précise:

«Il s'agit d'une menace islamique, c'est pourquoi nous demandons à Dieu d'aider les chrétiens à ne pas compromettre leur foi pour sauver leur vie.»

Cet appel à la prière a été lancé quelques jours après l'attentat qui a dévasté récemment une église catholique.

2 explosions et 1 bombe neutralisée

Il était à peu près 6 heures du matin le dimanche 27 juin, quand une forte détonation a secoué le voisinage. Une bombe artisanale venait d'exploser à l'intérieur de l'église catholique Emmanuel, dans la ville de Beni. 2 femmes qui préparaient le service religieux prévu ce matin-là ont été blessées. 

Selon Atonisha, la bombe aurait été posée la veille au soir:

«L'homme a dû entrer dans l'église pendant le service des jeunes samedi et se faire passer pour un fidèle de l'église.»

Toute la congrégation a été choquée par l'explosion et vit dans la peur. Atonisha raconte: «De l'extérieur, j'ai vu les dégâts de l'explosion et des gens qui étaient vraiment très anxieux. Les mères et les membres de la paroisse pleuraient, d'autres exprimaient en paroles leur désespoir...»

D'après nos sources sur place, une heure plus tard, une seconde bombe a été retirée d'une autre église, l'église Sainte-Thérèse, avant d'avoir pu exploser.

Des attentats commandités par l'ADF

Le même jour, dans la soirée, près d'un bar, un kamikaze a activé la bombe qu'il portait. Il a été identifié comme l'un des recruteurs du groupe terroriste islamiste ADF (Forces démocratiques alliées). Cela confirme l'implication de ce groupe dans les attentats.

Ces violences ont eu lieu malgré des mesures gouvernementales qui avaient pour but d'enrayer la menace terroriste. «Nous espérions que cela apporterait plus de sécurité. Alors, quand cette attaque s'est produite, cela m'a vraiment bouleversé. Les gens sont déprimés et désespérés», conclut Atonisha.