En Chine, les chrétiens font l'objet de quotas d'arrestation et de statistiques. Les commissariats de police de Dalian, une ville du Nord-Est de la Chine, sont évalués en fonction du nombre de chrétiens qu'ils arrêtent, selon le magazine Bitter Winter qui publie des informations concernant la liberté religieuse en Chine.

Un policier a déclaré à Bitter Winter qu'il ne voulait pas arrêter les chrétiens mais craignait les conséquences s'il ne le faisait pas. Les policiers doivent fonctionner au rendement: ils sont menacés de perdre leur emploi si le quotas de chrétiens arrêtés n'est pas respecté. 

Un système qui entraîne la corruption

Les ordres viennent du Bureau de la sécurité nationale qui fixe le nombre de chrétiens à arrêter.

Pour atteindre leurs quotas, les commissariats échangent entre eux des noms de chrétiens arrêtés pour environ 500 Yuan Renminbi (un peu plus de 60€) auprès d'autres qui ont déjà atteint leurs objectifs, selon un officier.

Rien qu'au mois de mai, on recensait 200 arrestations parmi la communauté chrétienne chinoise.

L'Église de Chine, toujours sous pression 

En septembre, le Vatican et la Chine ont signé un accord quant à la nomination des évêques. Depuis lors, les membres du clergé sont soumis à une pression accrue pour s'affilier à l'Association Patriotique des Catholiques Chinois (APCC), approuvée et largement contrôlée par l’État, selon Bitter Winter. Plusieurs cas de harcèlement et d'intimidation ont été déclarés ces dernières semaines, tous, perpétrés par la police :

  • Le 9 novembre, une descente des forces de l'ordre a surpris les membres d'une église de Zhengzhou, dans la province centrale du Henan. Plus de 10 officiers de police seraient entrés dans le bâtiment et auraient ordonné sa fermeture.
  • Plus tôt, en novembre, Peter Shao Zhumin, évêque « clandestin », de la ville côtière de Wenzhou, dans la province du Zhejiang, a été arrêté par la police pour subir à la fois «un interrogatoire et un endoctrinement» pendant 10 à 15 jours, selon Asia News.
  • Pendant ce temps, les membres de l'une des plus anciennes paroisses catholiques de la province de Shanxi, dans le Nord du pays, organisent leurs offices à l'extérieur de l'édifice depuis sa fermeture en juillet dernier. Les autorités locales ont affirmé que le bâtiment était devenu dangereux. Cependant, selon Bitter Winter, les responsables avaient demandé la permission de reconstruire l'année dernière mais n'en avaient pas encore reçu l'approbation.

«Le gouvernement utilise des moyens trompeurs pour empêcher les croyants de pratiquer leur culte. Ils ne nous laisseront pas utiliser l'ancienne église, et n'en approuveront pas une nouvelle. De nombreuses églises ont déjà été démolies dans la province du Henan», a déclaré un membre de l'église à Bitter Winter.

Sous la présidence de Xi Jinping, le gouvernement chinois veut accroître le contrôle des affaires religieuses. Le 1er février, une nouvelle réglementation est entrée en vigueur dans ce sens.