Behnam Ersali et Davood Rasooli, deux chrétiens iraniens, ont été arrêtés vendredi 16 novembre. Des agents de sécurité iraniens les ont enlevés chez eux à Karaj et Mashhad.

Les deux hommes avaient convenu de se rencontrer à Mashhad, l'une des principales villes d'Iran, ce jour là, quand ils ont été arrêtés.

Les services de renseignements iraniens étaient vraisemblablement informés de leur rendez-vous après avoir intercepté leurs appels, rapporte l'organisation Middle East Concern (MEC).

Arrêtés violemment sans explication

Behnam Ersali était déjà à Mashhad, à 946 km de Karaj dans le Nord-Est de l'Iran, lorsque six agents de sécurité ont perquisitionné la maison de son ami où il séjournait et les ont arrêtés tous deux. Son ami a été relâché après quelques heures, mais lui est resté en détention.

Davood Rasooli quant à lui est un ancien membre de l'église des Assemblées de Dieu à Téhéran. Il a été arrêté devant son domicile à Karaj, près de Téhéran, à 6h du matin alors qu'il se préparait à se rendre à son rendez-vous à Mashhad. Deux agents de sécurité en civil l'ont emmené mais sont revenus plus tard pour fouiller sa maison et ont confisqué certains de ses livres et effets personnels, a rapporté le journal Mohabat News.

Leurs interpellations ont lieu alors que les pressions s'accroissent sur les chrétiens en Iran. Mohabat News a indiqué que : 

«Ces derniers jours, les médias rapportent que les services secrets de la République islamique ont convoqué et arrêté un certain nombre de croyants dans les villes du Nord du pays.»

Les autorités iraniennes sont connues pour leurs interpellations musclées et inattendues, comme dans le cas de Youcef Nadarkhani, pasteur à Rasht et arrêté lui aussi à son domicile en juillet.

Le flou total sur leur arrestation

Il existe un flou total sur les raisons de ces arrestations. Depuis leur arrestation, leurs familles n'ont aucune nouvelle d'eux. On ne sait pas non plus sous quelles accusations ni où ils sont maintenus en détention. Cela dit, les amis de Davood Rasooli soupçonnent qu'il est détenu en isolement et subit des interrogatoires à la prison de Rajai Shahr, à Karaj, selon MEC.

En détention, les conditions de vie des chrétiens sont difficiles. Ils peuvent subir la torture et être forcés à faire des aveux, ils peuvent même être mis à mort.

Amnesty International lançait en septembre une action pour faire libérer quatre chrétiens emprisonnés sans motif autre que leur foi.