Leurs bureaux sont régulièrement fermés, leurs comptes bancaires gelés, et leur personnel souvent limité dans ses déplacements. Les ONG étrangères sont dans le collimateur des autorités indiennes bien qu’elles représentent une réelle ressource pour le développement du pays (source: Asia News le 12 février 2019).

Depuis l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Narendra Modi en mai 2014, le gouvernement nationaliste hindou a annulé les licences de 15.000 ONG étrangères. Ces associations œuvrent en général dans le domaine social, en contribuant pour les pauvres et les marginalisés.

  • La fondation Compassion International a dû fermer ses portes en 2017. Elle contribuait à hauteur de 45 millions de dollars US par an. En 48 ans d'activité, elle a aidé pas moins de 280.000 enfants.
  • Greenpeace Inde, contraint de fermer deux bureaux régionaux en février, a dû réduire considérablement son personnel après la perquisition de ses bureaux à Bangalore. Ses comptes bancaires ont aussi été gelés. Pendant des années, l’organisation a exhorté le gouvernement à s’occuper du problème de la qualité de l'air dans différentes villes.

Des conséquences graves pour les chrétiens

La loi réglementant les contributions étrangères (FCRA) a des conséquences très graves pour les chrétiens en Inde. Étant donné que la majorité d’entre eux vient des castes inférieures ou sont des dalits (intouchables), bon nombre des quelque 65 millions de chrétiens indiens sont pauvres. Avec les restrictions de l'aide venue de l'étranger, ils se sont davantage appauvris. 

Les ONG dérangent 

Le gouvernement indien accuse les ONG étrangères d'éviter les contrôles fiscaux. Pour cela, il s’appuie sur la législation réglementant les contributions étrangères (FCRA), mise en œuvre en 2010.

Mais selon John Dayal, secrétaire général du All India Christian Council, le gouvernement ne veut pas que les organisations et les médias étrangers enquêtent sur la situation réelle en Inde :

«Le gouvernement craint que les ONG rapportent les nombreux abus en matière de Droits de l’Homme.»

D'ailleurs, l'Inde n'accorde généralement pas de visa aux envoyés spéciaux des Nations Unies car ils sont chargés d'enquêter sur les Droits de l'Homme.

Au Népal, pays voisin de l'Inde, la même problématique se pose. Les ONG sont placées sous la surveillance du gouvernement, qui ensuite n’hésite pas à les contraindre à fermer.