En Inde, Jharkhand fait partie des 7 États qui ont adopté une loi anticonversion. Une loi qui entraîne des discriminations envers les minorités religieuses. Ces dernières semaines, 15 chrétiens en ont été victimes.

Le 29 mai, dans le quartier de Simdega, à Podkher, 4 chrétiens ont été arrêtés. Il s’agit d’un couple chrétien qui devait se marier le 30 mai, leur pasteur et son assistant. Ils ont été placés en détention et " inculpés en vertu de l'article 4 de la loi de 2017 sur la liberté de culte à Jharkhand, qui rend la conversion religieuse condamnable ", selon Christian Solidarity Worldwide, une organisation chrétienne qui défend la liberté religieuse et les Droits de l’Homme. Les 4 devront, s'ils sont reconnus coupables, purger une peine de 3 ans de prison ou payer 50 000 roupies (629 €).

11 autres chrétiens, du district voisin de West Singhbum, se sont rendus à une réunion de prière. Accusés de conversions forcées début mai, ils font l’objet d’une enquête. Ils ont fui de chez eux par peur d'être arrêtés. 

La loi anticonversion légalise les discriminations

Sous l’appellation «Acte de liberté religieuse» orchestrée par les nationalistes hindous du parti BJP, la loi anti-conversion stipule que nul ne peut changer de religion par la force, la séduction ou des moyens frauduleux. Toute conversion doit être signalée aux autorités. Sous couvert de respect des libertés, cette loi très restrictive vise en réalité à interdire la propagation de la foi chrétienne. Une simple plainte en vertu de cette loi suffit pour obtenir l’arrestation d’un pasteur ou d’un chrétien qui témoigne de sa foi.

Jharkhand, situé à l’Est du pays, applique la loi anticonversion depuis 2017. Il est dirigé par le BJP, parti nationaliste hindou, celui du Premier ministre d'Inde, Narendra Modi. 
Les autres États sont ceux de Madhya Pradesh, Chhatisgarh, Odisha, Gujarat, Himachal Pradesh et Uttarakhand (ce dernier a adopté la loi en avril 2018).