En Inde, la pression ne cesse de se renforcer pour les pasteurs. Dans l'État d'Uttar Pradesh, les nationalistes hindous accusent les missionnaires de manipuler les personnes les plus vulnérables pour les convertir de force.

Des pasteurs emprisonnés

Le groupe nationaliste hindou Vishwa Hindu Parishad (VHP) (traduction : Assemblée Mondiale des Hindous), a identifié 30 localités dans 8 districts de l'Est de l'Uttar Pradesh où, d'après eux, les chrétiens convertiraient de force les hindous au christianisme.

Dans ces localités, nombre de pasteurs et de responsables religieux ont été faussement accusés de conversion forcée et jetés en prison. L'année dernière, en plus des arrestations, des réunions chrétiennes avaient été interdites.

L'évêque de la ville d'Allahabad, Raphy Manjaly, rejette ces accusations. Il demande des preuves de ces soit-disant conversions forcées.

Un projet de loi en discussion

8 États de l'Inde ont adopté des lois qui punissent la conversion forcée d'une amende voire d'une peine de prison. Aucune loi de ce type n'existe dans l'Uttar Pradesh mais un projet de loi est actuellement en discussion au niveau des autorités locales.

Le groupe VHP veut mettre fin à ces soit disant conversions forcées d'ici à 2024 et il a annoncé une campagne de reconversion. D'après son président: «une famille hindoue se doit de suivre scrupuleusement les traditions hindoues, et non essayer de singer les occidentaux.»

L'Uttar Pradesh est l'État le plus peuplé d'Inde. Il est actuellement celui où il est le plus difficile pour un chrétien de vivre sa foi. Pour le VHP, se convertir au christianisme est problématique mais se convertir à l'hindouisme n'est même pas une conversion, c'est un retour à la maison (Ghar Waspi) d'où les campagnes de reconversion.

En novembre 2018, à Ghazipur, 25 familles chrétiennes ont été forcées par les autorités à revenir à l'hindouisme. C'est en Uttar Pradesh que le nombre d'actes de violence envers les chrétiens est le plus élevé.