Irak, octobre 2016: Karakosh est libérée des djihadistes de Daech. La ville est dévastée. Reconstruire? Le défi est de taille. La moitié des maisons ont été détruites, certaines ont été volontairement brûlées avec des produits chimiques pour empêcher les chrétiens de revenir. Mais ils reviennent pourtant. Depuis, Karakosh est devenue une ville de bâtisseurs! 

La première chose que l'on remarque quand on arrive à Karakosh c'est cette gigantesque croix, ornée de ce qui ressemble à une cicatrice fermée par des points de suture. Tout un symbole. Et ce n'est pas la seule. À Karakosh, on trouve des croix, des églises et des emblèmes chrétiens à chaque coin de rue!

Les traces de la guerre sont encore visibles

La deuxième chose qui frappe l’œil immédiatement, ce sont les traces de la guerre. Partout, des impacts de balles, des maisons vandalisées, ou bien complètement, absolument démolies. Mais aussi, des maisons flambant neuves, juste à côté.

La ville est en effet en pleine reconstruction, mais les traces du traumatisme laissé par le groupe État Islamique sont partout. Surtout dans les églises. La plupart sont en train d'être réparées, et les fidèles sont extrêmement assidus, comme s'ils cherchaient à retrouver leur identité dans cette foi ardente que les djihadistes ont tenté d'éradiquer. Mais c'est aussi dans les églises que l'on trouve le plus de traces de l'occupation. Certains graffitis de Daesh sont encore apparents...

Reconstruire la ville et rebâtir des vies

Les blessures sont vives dans les esprits: traumatisme d'avoir dû s'enfuir et tout perdre en un instant, d'avoir perdu des proches, d'avoir été prisonniers de l'État Islamique...

Les chrétiens de Karakosh s'accrochent pourtant à leur foi comme à leur seul espoir. Car malgré la libération, il est dur pour les Irakiens d'avoir une quelconque espérance en l'avenir, face à l'instabilité politique et aux guerres qu'ils subissent depuis des décennies. Comment, dans ces conditions, réussir à reconstruire sa vie?

Un grand nombre de chrétiens ont ainsi quitté le pays, et beaucoup sont tentés de suivre leurs pas. Mais ceux qui sont revenus témoignent de leur espoir, celui de réussir à reconstruire leurs maisons, leur ville, leur communauté, leurs vies, et, comme le dit Yousif dans la vidéo, peut-être, leurs âmes.

Équipe de tournage avec Yousif