Le vendredi 14 septembre, deux hommes dont un chrétien ont été tués pour n’avoir pas su réciter la déclaration de foi islamique lorsque des activistes, suspectés d'appartenir au groupe islamiste Al-Shabaab, ont attaqué leur bus. Celui-ci roulait en direction de Garissa, dans l'Est du Kenya.

Selon un témoin, sept individus ont arrêté le bus dans sa course, entre les villes d'Ijara et de Sangailu, et ont ordonné aux passagers de montrer leur carte d'identité. Ils ont choisi trois d'entre-eux. Selon un témoin : 

«Ils leur ont demandé de réciter la Chahada (profession de foi islamique) et les sept versets de la sourate Al-Fatiha (le premier chapitre du Coran).»

Okoth, qui travaillait dans le bus, et Fredrick Ngui, un passager chrétien, n'ont pas su répondre à la demande de leurs ravisseurs. Ils ont été exécutés sur place.

Fredrick Ngui, âgé d'une vingtaine d'années, était responsable de louange à l'église pentecôtiste d'Afrique de l'Est à Masalini. Il revenait de deux semaines de travail à Hulugho au moment de l'attaque. Il laisse derrière lui une femme et deux enfants.

Les suspects ont fui dans la brousse. Ils sont recherchés par les forces de sécurité.

Des attaques déjà meurtrières en 2015 et 2016

  • En décembre 2015, un fait similaire s'était déjà produit. Au moins deux personnes ont été tuées dans les mêmes circonstances. Leur bus a été stoppé sur la route par l'assaut d'un groupe armé entre Nairobi et Mandera, au Nord-Est de Kenya.
  • En avril 2015, ce sont 147 étudiants qui sont morts dans l'une des attaques les plus violentes de la région. Les terroristes Shebab ont pris d'assaut le campus universitaire de Garissa. Les chrétiens ont été directement visés et tués.

Le Kenya est 32ème dans l'Index Mondial de Persécution des Chrétiens. La pression vient en grande partie d'Al-Shabaab, groupe affilié à Al-Qaïda, qui s'en prend depuis des années aux chrétiens kényans en attaquant des églises, des lieux publics et des bus.  Parfois, les chrétiens kényans doivent apprendre des textes du Coran pour se protéger face aux attaques des islamistes qui ne leur laissent aucune chance de s'en sortir.