Le gouvernement du Nigéria reconnait enfin que les chrétiens, principales victimes des violences qui secouent le pays, sont ciblés en raison de leur foi. 

Une étape cruciale

Lors d'une conférence de presse ayant eu lieu au printemps 2020, Lai Mohammed, ministre de l'Information et de la culture, a déclaré:

«Les groupes terroristes comme Boko Haram et l'État islamique en Afrique de l'Ouest attaquent les chrétiens et les villages chrétiens dans un but bien précis: provoquer une guerre de religion et faire sombrer la nation dans le chaos.»

Il a ajouté dans un entretien au magazine Christianity Today que «lorsque Boko Haram vise les chrétiens, c'est en réalité contre tous les nigérians qu'il agit. Les islamistes essaient de monter chrétiens et musulmans les uns contre les autres.»

Il s'agit d'une déclaration cruciale pour les chrétiens du Nord du pays, qui se sentent aujourd'hui marginalisés, et qui veulent retrouver leur place dans la société.

Au cours des 3 dernières années, plus de 7000 chrétiens nigérians ont été tués à cause de leur foi. Jusqu'à présent les autorités avaient toujours nié le fait que les chrétiens étaient ciblés à cause de leur religion ce qui leur avait attiré les critiques d'ONG telles qu'Amnesty International qui avaient déclaré que leur inaction avait entrainé une escalade des violences.

Pour sa part, Portes Ouvertes dénonce depuis plusieurs années la dimension religieuse des attaques de Boko Haram dans le Nord-Est et les violences qui se déroulent dans la Ceinture Centrale du Nigéria entre éleveurs peuls musulmans et cultivateurs chrétiens.

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