En Malaisie, le département des Affaires religieuses du Premier ministre a présenté un projet d'amendement. Il va étendre le pouvoir des tribunaux de la charia. De quoi inquiéter les chrétiens, notamment ceux qui viennent de l'islam. 

Les musulmans convertis en première ligne

Le projet de loi prévoit des peines de prison plus longues, des amendes plus conséquentes et des châtiments corporels plus sévères. Une de nos partenaires sur le terrain est très préoccupée par le danger qu'un tel amendement ferait courir aux chrétiens d'origine musulmane. Dans la plupart des États, l'apostasie (le fait de quitter l'islam) est un délit. Il est puni soit d'une amende, soit d'une peine d'1 voire 2 ans de prison. Avec le nouvel amendement, cette peine peut aller jusqu'à 30 ans. De plus, le projet de loi ne précise pas suffisamment la nature des délits. Ce qui signifie que la loi peut être mal interprétée intentionnellement et mener à des injustices.

Un autre projet de loi est en train d'être rédigé. Il s'agit d'un renforcement de la loi sur le contrôle et la restriction de la propagation des religions non musulmanes. Il prévoit que la charia régisse également le quotidien des non musulmans, ce que la constitution ne permet pas aujourd'hui. 

D'un État laïc à un État islamique 

Notre partenaire s'inquiète: «la Malaisie était censée être un État laïc. Mais cela fait 30 ans qu'elle prend petit à petit les caractéristiques d'un État islamique.»

Elle déplore:

«Le rôle de l'islam ne cesse de se renforcer sur le plan politique et juridique.»

Le président Ismail Sabri a déclaré que tous ces amendements seraient présentés aux législateurs cette année: s'ils étaient adoptés, ils seraient progressivement appliqués pour une complète entrée en vigueur en 2025.

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