Yaed Ali est charpentier. Il avait quitté son village il y a deux ans à cause de sa nouvelle foi chrétienne. Mais grâce à sa petite entreprise, il arrivait enfin à nourrir sa famille. Il avait retrouvé l'espoir: peut-être que sa conversion au christianisme ne gênerait pas ses nouveaux voisins musulmans? Hélas…

Ils ont volé leurs rêves...

Le 8 septembre 2022, son échoppe a été cambriolée et laissée entièrement vide: plus de bois, plus d’outils, plus de moyens de subsistance! 

Yaed Ali se désole: 

«Ils ne m’ont pas seulement volé mes meubles et mes instruments, mais aussi mes rêves et mes espoirs.» 

Comme lui, d’autres chrétiens bangladais ont vu leurs rêves s’envoler... 


L'échoppe vandalisée de Yaed Ali.

C'est le cas de Shampa, qui héberge une petite église de maison chez elle. Avec ses économies, elle a fait construire des sanitaires sur un bout de terrain dont elle croyait être propriétaire. Mais l’acte notarié indique que cet endroit appartient à un voisin musulman, qui a condamné l’accès aux toilettes. D’autres voisins, musulmans et hindous, ont violemment frappé Shama et sa fille de onze ans. 

Monju est lui aussi confronté à de rudes épreuves. Quand il est devenu chrétien, sa mère, Marjina, a essayé de le ramener à l’islam, la religion de la famille. Alors, Monju a «commencé à lui parler de Jésus et de la raison pour laquelle il s’était converti». Résultat: Marjina a décidé à son tour de suivre Jésus et a demandé le baptême! Mais le 2 septembre 2022, après la prière du vendredi, des responsables de la mosquée sont venus la voir à son domicile. Ils l’ont violemment frappée à la tête, au ventre et à la poitrine. À tel point qu’elle a dû être hospitalisé. Ses blessures à la tête sont sans gravité. Mais celles au ventre l’empêchent aujourd’hui de se nourrir.

Quant à Fatema, sa vie est une successions d'épreuves. Mère célibataire depuis que son mari a pris une autre épouse, c’est avec Jésus qu’elle a trouvé la force de faire face. Mais le 26 août 2022, son ancien beau-frère l’a violemment frappée à la jambe avant de s’enfuir. Elle a été transportée à l’hôpital où elle a été soignée pour une fracture. Elle marche désormais avec des béquilles. Mais comme tous ces chrétiens persécutés au quotidien, elle refuse d'abandonner la foi. 

...leur foi demeure 

Rashida, Fulmori et Rupa sont devenues chrétiennes après le passage d’un évangéliste dans leur village. Elles lisent la Bible et prient ensemble en secret. Rupa témoigne de Jésus à son père, qui se montre réceptif. Mais le témoignage de Rashida se heurte à l'hostilité de son fils, qui enrage: 

«Tu es vieille et prête à mourir, pourquoi commettre un si grand péché? Allah ne te le pardonnera jamais. Si tu ne retournes pas à l’islam, tu n’es plus ma mère, et je te jetterai hors du village moi-même!» 

Pourtant Rashida est restée chrétienne et son fils, à ce jour, ne l’a pas chassée du village.

Moyna tient bon elle aussi. Elle anime un petit groupe de femmes chrétiennes d’arrière-plan hindou. Le 22 août, son père est décédé d’un AVC et toute la communauté l’a accusée d’en être la responsable: «Notre dieu hindou te punit pour tes péchés!» Les villageois ont refusé de toucher le corps du père, considéré comme «maudit». «Renonce à ta foi en Jésus sinon nous ne participerons pas à la cérémonie de crémation!» En fin de compte, des jeunes hommes ont bien voulu porter le corps au crématorium avant de s’en aller. Moyna, elle, n’a pas abdiqué sa foi chrétienne. 

Tous ces chrétiens bangladais ont vu leurs cœurs et parfois même leurs corps brisés. Leur situation peut sembler sans espoir ici-bas. Mais tous sont restés forts dans leur foi. Certes, ils vivent dans la peur et restent préoccupés par leur avenir. Mais ils sont prêts à relever tous les défis, avec l'aide de nos partenaires locaux qui prient pour eux et sont en contact régulier avec eux, pour les soutenir et les encourager. Ils sont convaincus que si les hommes les maudissent, Dieu les bénit dans la persécution, en leur donnant une espérance vivante (1 Pierre 1.3).

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