Mardi 18 novembre dernier, des hommes armés ont attaqué l’église du Christ Apostolique à Eruku, au Nigéria, dans l’État de Kwara. Au moins deux personnes ont été tuées, une autre est dans un état critique. Portes Ouvertes lance l’alerte.

Une attaque violente en plein culte

La police a confirmé l’attaque vers 18h00 ce mardi 18 novembre, et la diffusion en direct du culte retrace les événements (vidéo ici – avertissement: violence). On voit des fidèles chanter, puis s’arrêter brusquement, se baisser et tenter de fuir ou se cacher au fond de l’église, alors que des tirs retentissent. Un des assaillants entre avec un fusil semi-automatique et poursuit les personnes qui s’enfuient.  

Au moins deux chrétiens – M. Aderemi et M. Tunde Asaba Ajayi – ont été retrouvés morts à l’arrivée de la police, peu après les faits. Plusieurs personnes ont également été blessées, dont l’une a dû être transportée en urgence à l’hôpital.

Selon des témoins locaux, les assaillants s’exprimaient en langue fulani. Un groupe de Fulanis aurait par ailleurs été aperçu dans le secteur peu avant l’attaque et aurait causé des dégâts dans les zones avoisinantes.

Une réalité «quasi quotidienne»… et pourtant oubliée

«Il est extrêmement pénible d’être témoin de cette violence, mais c’est une réalité quasi quotidienne pour les chrétiens du Nord du Nigéria depuis près de deux décennies. Nous ne pouvons pas détourner le regard, aussi difficile que cela puisse être. Les agresseurs peuvent être identifiés et doivent être traduits en justice», déclare Jo Newhouse (pseudonyme), porte-parole de Portes Ouvertes en Afrique Subsaharienne. 

L’ONG Portes Ouvertes appelle de toute urgence le gouvernement nigérian à faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger les communautés et les lieux de culte contre ces attaques. Voir aussi notre dernier communiqué d’appel à la communauté internationale.

Les enlèvements: autre phénomène endémique de la persécution des chrétiens au Nigéria

Lundi 17 novembre, 25 jeunes filles ont été kidnappées lors d’une attaque sur l’école secondaire publique pour filles de Maga, dans l’État de Kebbi. Les assaillants sont décrits par la police comme «une bande de bandits armés avec des armes sophistiquées», et ont fait au moins une victime dans l’attaque, le directeur adjoint de l’établissement. Parmi les jeunes filles enlevées, plusieurs sont chrétiennes d’après nos partenaires locaux. Pour le moment, leurs familles n’ont reçu aucune nouvelle.

20/11/25: nos partenaires locaux ont finalement conclu que, si des chrétiennes fréquentent l'école, aucune d'entre elles ne fait partie du groupe des kidnappées. Deux filles ont réussi à s'échapper, nous appelons à la prière pour les 23 restant captives.

Cet événement rappelle l’enlèvement de 110 jeunes filles par le groupe État islamique le 19 février 2018. Seule Leah Sharibu, ayant refusé de renier sa foi chrétienne, demeure encore captive à ce jour. Sept ans plus tard, le phénomène n’est toujours pas endigué: l’histoire se répète.