Notre collaborateur est encore sous le choc. Basé en Centrafrique il a frôlé la mort de près : « Des combattants de la Séléka ont fait irruption dans l’église où se tenait notre séminaire et s’en sont pris aux participants. Des serviteurs de Dieu et d’autres croyants font partie des victimes. Nous avons pu regagner Bangui sains et saufs, gardés par le Seigneur Jésus. Mais à Kaga Bandoro, nos frères souffrent. »

« Nous ferons tout pour en finir avec les chrétiens »

Accompagné par d’autres collaborateurs, il conduisait un séminaire pour responsables d’églises à Kaga Bandoro (350 km au Nord de Bangui) lorsque les rebelles de la Séléka ont lancé plusieurs attaques dans la nuit du 15 au 16 septembre. Les violences ont fait au moins 27 morts, en majorité des chrétiens comme Constantin, 43 ans et père de six enfants, abattu alors qu’il venait au secours de sa belle-sœur. Plusieurs assaillants ont opéré dans les villages alentours, tuant les gens et pillant les églises.

Quand la Séléka a fait irruption dans l’église où se tenait le séminaire organisé par Portes Ouvertes, les combattants ont d’abord frappé les 15 pasteurs qui logeaient là, puis ils leur ont ordonné de s’allonger face contre terre en les menaçant de mort : « Nous ferons tout pour en finir avec les chrétiens ! », ont-ils déclaré. Mais l’un des assaillants a protesté et le groupe a quitté les lieux, laissant les pasteurs traumatisés.

Pourquoi cette violence ?

D’après notre collaborateur, il existe trois raisons qui provoquent ces attaques meurtrières :

  1. Les rebelles de la Séléka considèrent Kaga Bandoro comme la capitale de leur « république » auto-proclamée « République de Logone », où ils se donnent le droit de tuer tous les non-musulmans.
  2. Ils sont furieux contre le personnel hospitalier local, qui n’a pas pris suffisamment soin d’un de leur camarade blessé dans un accident.
  3. Lorsque leurs ennemis, les Anti-Balaka, ont su que ceux de la Séléka n’avaient pas été désarmés, ils se sont enfuis en laissant la population à la merci des représailles.

Après deux années de guerre civile, les représentants des groupes armés, des partis politiques et de l’Église ont signé un accord de paix le 10 mai 2015. Mais des poches de résistance subsistent.