Tout a commencé durant l’été, quand les églises du Henan ont reçu une note officielle interdisant toute activité de jeunesse « pour protéger la santé et la sécurité des adolescents pendant la chaleur estivale ». Mais dans les provinces voisines d’autres réglementations plus restrictives sont apparues : « il est interdit aux écoliers et aux enseignants de se rendre à l’église. » Motif : la loi interdit de « forcer ou tenter les jeunes à croire en une quelconque religion. » Ces nouvelles mesures s’appliquent à quatre provinces du Sud-Est de la Chine (Fujian, Zhejiang, Jiangsu et Henan) et à la région autonome de Mongolie Intérieure, des zones où le pourcentage de chrétiens est élevé.

Un sujet sensible

Si ces mesures n’affectent pas tous les chrétiens, elles servent d’avertissement aux églises. « Les activités et les rassemblements chrétiens destinés à la jeunesse restent un sujet sensible. Un camp de jeunes qui regroupe de nombreux participants et qui a des contacts avec des étrangers éveille l’attention des autorités. Les églises qui organisent ce type d’événement doivent donc rester discrètes », confie un observateur.

L’équilibre des forces

Actuellement l’État maintient la pression sur les groupes religieux. En plus d’avoir interdit les camps chrétiens pour les jeunes et l’accès aux églises pour les enfants, de nouvelles lois encadrent l’éducation religieuse. Elles définissent le type d’associations autorisées, le lieu et le contenu de leurs activités.

Dans l’Ouest du pays, la montée de l’extrémisme islamique chez les 20 millions de musulmans chinois donne lieu à une sévère répression. Quant aux chrétiens, estimés entre 85 et 100 millions et situés principalement dans l’Est de la Chine, ils seraient aujourd’hui plus nombreux que les membres du Parti Communiste !