Un an après la tragédie de 21 chrétiens décapités en Libye par des militants de l’organisation État islamique, la justice égyptienne doit se prononcer sur le jugement de quatre jeunes coptes au sujet d’une vidéo de 30 secondes dans laquelle ils mettent en scène une décapitation en se moquant des djihadistes.

Leur professeur déjà condamné

La séquence vidéo des adolescents avait été apparemment enregistrée au cours d’une excursion par leur professeur, Gad Younan, un copte convoqué une première fois le 29 octobre 2015 par le tribunal de Minya (223 km au sud du Caire). Après deux reports d’audience, l’enseignant a été condamné à trois ans de détention pour « insulte à l’islam », mais il a été finalement libéré sous caution en attendant le jugement en appel.

Ironie du calendrier

Le verdict du procès des quatre jeunes est attendu le 25 février, quelques jours seulement après la commémoration de la véritable décapitation d’une vingtaine de chrétiens égyptiens par les islamistes sur une plage en Libye. La scène insoutenable, filmée et largement diffusée par les djihadistes, fustigeait le christianisme et les chrétiens, tout en étant accompagnée de citations du Coran.

Moquerie ou blasphème ?

À l’avocat qui plaide pour une simple moquerie de la part des jeunes, le juge oppose la thèse du blasphème : « Selon le rapport de la radio et télévision égyptienne, ces garçons ont tourné en dérision les prières musulmanes et en ont donné une fausse représentation », a-t-il dit. L’avocat, qui souligne la recrudescence des jugements pour blasphème, confie : « Je ne suis pas très optimiste quant à l’issue de l’audience. » Il se prépare déjà à faire appel.

Légende photo : Jeunes chrétiens égyptiens dans un camp biblique