Rêve ou réalité? L’épisode vécu le soir du 8 décembre par Bakhit et sa famille ressemble à ce passage de la Bible où Pierre, libéré par miracle, frappe à la porte de la maison dans laquelle «beaucoup de personnes étaient réunies et priaient. […] Ils ouvrirent et furent étonnés de le voir.» (Actes 12:12 et 16) 

Que d’émotions pour cette famille égyptienne lorsque Bakhit apparaît vers 23 heures le soir du 8 décembre, amaigri mais en bonne santé! L’étonnement d’abord, puis la joie. Une joie indescriptible: «Nous n’avons pas dormi de la nuit, par pure joie!», dit Mariam, sa fille de 21 ans.

«Je pleurais et priais en même temps»

Portes Ouvertes a pu joindre Mariam. Voici ce qu'elle nous a dit: «J'ai beaucoup prié Dieu pour le retour de mon père. Je pleurais et priais en même temps, sans perdre l'espoir de son retour.» Elle ajoute:

«J'avais la forte impression qu'il reviendrait un jour. Je remercie Dieu d'avoir répondu à mes prières et aux prières des autres.»

Remplie de reconnaissance, Mariam poursuit: «On m'a volé ma vie en l'absence de mon père. Ces quatre mois ont été comme quatre ans à cause de la douleur intense de son absence. Maintenant, la vie m'est revenue. Le désespoir est devenu espoir et la tristesse s'est transformée en joie. Je te remercie, Seigneur, et je voudrais remercier tous ceux qui ont prié pour le retour de mon père.»

Une famille durement éprouvée

L’enlèvement de Bakhit, le 4 août dernier, a duré moins de deux minutes. Un homme armé et masqué entre subitement dans sa petite épicerie et force Bakhit à le suivre dehors. Un complice saisit Bakhit par le bras et le fait monter dans un pick-up sous les yeux de son neveu Youssef Samaan Girgis (35 ans). Ce dernier se dirige alors vers les ravisseurs et les supplie d’arrêter. À ce moment-là, les hommes en armes lui demandent sa carte d’identité. Or, Youssef est chrétien: c’est indiqué sur sa pièce d’identité. À son tour, il est embarqué de force. Heureusement, Youssef a été retrouvé vivant le 20 août.

En juillet 2016, Osama, l’un des fils de Bakhit a lui aussi été enlevé, mais personne ne l’a revu depuis et la police n’a pas enquêté sur sa disparition. «Si la police ne fait rien, il n’est pas étonnant que d’autres chrétiens risquent d’être kidnappés à leur tour», s’indigne Ramzy, l’autre fils de Bakhit. Mariam, quant à elle, garde espoir et continue à prier: «Seigneur, je te demande  de compléter ma joie par le retour prochain de mon frère Osama.»