Les élections dans ce pays de près d'1,4 milliard d’habitants sont un défi logistique : elles se tiennent en sept étapes, du 19 avril au 1er juin. C’est aussi une période particulière de tension et d’intercession pour les chrétiens, alors que certains partis et candidats prononcent des discours de haine contre les minorités religieuses pour s’attirer des voix.

Une campagne émaillée de violences

Cette situation contribue à attiser les tensions et les violences. C’est le cas au Manipur où le conflit ethnico-religieux continue : les bureaux de vote ont même été attaqués.

Depuis le début de l'année, de nombreux pasteurs et fidèles ont été attaqués lors de réunions de prière et des églises ont été fermées. Et la période électorale semble attiser la persécution contre les chrétiens.

Le 4 mai, Jairo (pseudonyme), un chrétien du Chhattisgarh a été assassiné en raison de sa foi. La police a remis son corps aux villageois afin qu'ils l'enterrent selon les rites hindous.

Au cours des derniers mois, environ 152 chrétiens ont été «reconvertis», sous la pression, à la religion hindoue à la frontière du Madhya Pradesh et du Maharashtra. 

Ces campagnes de reconversions à l’hindouisme s’appellent Ghar Wapsi («retour à la maison»).

Un enjeu spirituel considérable

Beaucoup de convertis au christianisme subissent d’intenses pressions ou des menaces, de la part d’extrémistes hindous ou de leur entourage, afin de revenir à l’hindouisme. Certains préfèrent même fuir leur domicile ou leur village.

Il est aussi devenu risqué pour les églises, dans certaines régions, d’organiser des réunions ou des séminaires dans leurs locaux... Dans l’État d’Assam, les policiers ont enquêté sur les églises et recueilli des informations sur leurs activités et sur les fidèles.

Quel que soit le vainqueur des élections, il aura fort à faire s’il désire garantir la liberté religieuse face à la montée de l’extrémisme hindou. Voilà pourquoi nous devons prier AVEC nos frères et sœurs indiens, pour leurs autorités.