En Inde, les miracles sont toujours d’actualité! Contre toute attente, le pasteur Jose Papachen et son épouse Sheeja ont été libérés sous caution le 6 septembre dernier. Accusés de distribuer des bibles à des personnes défavorisées pour les convertir au christianisme, ils avaient été arrêtés en janvier à la suite d'une plainte déposée auprès de la police. Mais la Haute Cour de l'État d'Uttar Pradesh (nord de l’Inde) a disculpé les deux chrétiens…

Des accusations irrecevables

Le tribunal a précisé: 

«Donner de bons enseignements, distribuer des livres bibliques, encourager les enfants à s'instruire et demander aux villageois de ne pas se disputer et de ne pas boire d'alcool ne constitue pas une incitation [à la conversion].» 

En mars, la libération sous caution avait été refusée à Jose et Sheeja. Mais en appel, le tribunal a décidé que le couple ne devait pas être détenu plus longtemps. Le juge a également souligné que le plaignant n'était pas la personne lésée. Car la loi anticonversion de l'Uttar Pradesh interdit toute tentative de forcer quelqu'un à se convertir à une autre religion que l'hindouisme. Mais elle stipule que seule la personne qui a été forcée à se convertir ou un membre de sa famille peut déposer une plainte auprès de la police. Comme quoi même les lois les plus injustes ne peuvent arrêter la proclamation de l'Évangile! 

Derrière les plaintes, des extrémistes

En réalité, des recherches récentes sur 101 plaintes déposées en Uttar Pradesh révèlent que derrière la majorité d'entre elles se trouvent des «organisations nationalistes hindoues qui utilisent la loi pour harceler les chrétiens», selon un rapport d'Article14, site indien de défense des droits de l'homme et de la liberté religieuse. Ces plaintes n'ont «aucune valeur juridique et n'auraient pas dû être enregistrées par la police», affirment les chercheurs.

Heureusement, les taux de condamnation sont généralement faibles, précise un spécialiste du plaidoyer chez Portes Ouvertes International. Selon lui, «cela s’explique par le manque de clarté de la définition de ce qui constitue (d'après la loi anticonversion) la "coercition", ou des "moyens frauduleux".» Des termes qui sont utilisés par les extrémistes qui calomnient les chrétiens en prétendant qu'ils utilisent la force ou la ruse pour convertir les hindous. «L'affaire tombe alors à plat quand elle est jugée et que le procureur n'est pas en mesure d'étayer les accusations par des preuves», conclut notre expert.