La situation alimentaire au nord-est du Nigéria ne cesse de se détériorer. Cinq millions de Nigérians sont menacés par la famine et, alors que le gouvernement s’organise pour acheminer de la nourriture dans les états les plus touchés, les chrétiens sont volontairement exclus de cette aide.

Avant même l’insurrection de Boko Haram, les chrétiens étaient déjà discriminés dans les villages à cause de leur foi. Aujourd’hui, à cause de la corruption qui règne à tous les niveaux de l’administration, même l’aide envoyée par l’occident n’arrive pas jusqu’à eux.

Osagie, un équipier de Portes Ouvertes sur place constate : « pourquoi croyez-vous que les chrétiens ne restent pas dans les camps de réfugiés du gouvernement ? Croyez-vous qu’ils iraient s’entasser dans des églises s’ils recevaient une quelconque aide du gouvernement dans les camps ? »

Les églises sont dépassées

Traditionnellement, les chrétiens ont toujours travaillé la terre, mais les attaques des islamistes de Boko Haram les ont chassés de chez eux, les laissant sans moyen de subsistance et faisant d’eux des déplacés internes.

Les églises font de leur mieux pour leur venir en aide mais elles sont dépassées, d’autant que le pays entre dans la période où les réserves sont épuisées et les nouvelles récoltes ne sont pas encore prêtes. Le pasteur Kweirang tire la sonnette d’alarme : «J’ai contacté des associations internationales mais je n’ai aucune réponse, j’attends, mais si aucune aide ne nous parvient nous ne serons plus en mesure de nourrir les gens que nous aidons actuellement.»

Des colis d’urgence pour 15 000 familles

Portes Ouvertes a débloqué une aide d’urgence sous forme de colis composés de nourriture et d’argent. Un colis destiné à une famille contient 50 kg de haricots secs, 100 kg de maïs et un peu d’argent qui servira à acheter de l’huile, du savon, ou encore à se loger. 15 000 familles soit 75 000 personnes pourront ainsi se nourrir pendant 2 mois.