Enfin acquittés après trois longues années de procédures juridiques au Soudan! Huit dirigeants de l'Église Soudanaise du Christ (ESC) ont été déclarés non coupables des accusations portées contre eux.

Les faits se sont déroulés le 23 octobre, au tribunal pénal d'Omdurman, près de la capitale, Khartoum. C'est un signe supplémentaire de l'ouverture politique que connaît ce pays d'Afrique situé au Sud de l'Égypte.

Des nouvelles positives

Le nouveau gouvernement semble montrer son intention de remédier aux violations de la liberté de religion commises par le régime précédent:

  • En septembre, le gouvernement a annoncé sa volonté de supprimer l'islam en tant que religion d'État. 
  • En août, les incendiaires présumés d'une église de l’ESC à Khartoum ont été poursuivis. Ils devront comparaitre devant un tribunal. C’est la première fois au Soudan que quelqu'un est accusé devant la justice d'avoir brûlé ou endommagé un bâtiment d'église.

Les chrétiens persécutés du Soudan réalisent que les choses semblent changer et ils se réjouissent de ces nouvelles positives. Ils nous rappellent cependant de continuer à prier pour leurs frères et sœurs convertis de l’islam, qui font face à une opposition intense de la part de leur famille. Les mentalités changent moins vite que les réformes.

Arrêtés en août 2017

Ces huit responsables, dont le président de l'ESC, Ayoub Telyan, avaient été arrêtés en août 2017 après avoir refusé de remettre les propriétés et le contrôle administratif des églises à un comité gouvernemental illégalement établi. Rejetée en août 2018, l’affaire a pris une mauvaise tournure lorsqu’elle a fait l’objet d’un appel et qu’elle a été réouverte en tant qu’affaire pénale par la Cour suprême du Soudan en octobre 2019. Les accusations comprenaient «l'intrusion criminelle et la possession illégale des propriétés de l'Église Soudanaise du Christ». 

Ces propriétés ont donc été confisquées, dans la logique d'une campagne contre les chrétiens menée par le gouvernement de l'ancien président Omar al-Bashir. Cette campagne comprenait la destruction des églises, ainsi que des arrestations et des poursuites judiciaires contre leurs dirigeants. Or, le président Omar al-Bashir a été évincé en avril 2019 sous la pression d’un soulèvement populaire et remplacé par un gouvernement intérimaire.