En signe de reconnaissance pour « son action positive » dans la lutte anti-terroriste et l’accès de certaines régions du Soudan à l’aide humanitaire, les sanctions économiques imposées par les États-Unis ont été levées depuis le 12 octobre. Même si un long chemin reste à parcourir dans le domaine des droits humains, les autorités soudanaises semblent prêtes à lever l’embargo sur les bibles.

Des bibles bloquées dans des containers

Un responsable d’église qui a organisé l’importation de centaines de milliers de bibles et de livres chrétiens confie : « Les chrétiens ont cruellement besoin de bibles et de matériel d’enseignement. C’est quasiment introuvable aujourd’hui, depuis que la librairie chrétienne de Khartoum a été fermée et que son stock a été saisi par les autorités en 2013. Des milliers de bibles sont également bloquées depuis deux ans dans des containers à Port-Soudan. Pourtant, le gouvernement ne nie pas le droit pour les chrétiens de connaître et étudier leur religion. » La situation est pour le moins paradoxale.

Comment en est-on arrivé là ?

Pour les chrétiens soudanais, le contexte s’est dégradé à partir de 2013, lors de la partition du Soudan en deux États : le Sud à majorité chrétienne et le Nord musulman. Le président Omar al-Bashir avait déclaré vouloir « adopter une constitution à 100 % islamique » au Soudan (ancien Nord-Soudan). Depuis, les missionnaires étrangers ont été expulsés, les églises sont menacées d’expropriation ou de démolition et leurs responsables sont harcelés ou arrêtés. Le dernier événement en date est la comparution en justice de cinq responsables d’églises accusés de « pollution sonore » lorsque les chrétiens se rassemblent à l’église.

Les chrétiens (près de 5 % de la population du Soudan) pourront-ils bientôt se procurer à nouveau des bibles ? Plus que jamais, ils ont besoin de la Parole de Dieu pour faire face à l’oppression islamique dans leur pays, situé au 5ème rang de l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens.