«Ma maison me manque tellement. Dans ma communauté, nous avions du travail. Nous avions nos champs, nos plantations de café, notre maïs… Désormais, nous ne faisons rien d’autre… qu’attendre.» C’est en ces termes que Dalia (pseudonyme) décrit sa vie quotidienne depuis le drame qui a frappé son village dans le Sud du Mexique en juillet 2024.

Des hommes armés appartenant à un cartel ont chassé l’ensemble des habitants de Zanelán, tous indigènes, dont des chrétiens. Ils ont dû abandonner leurs maisons, leurs terres, leurs fermes. Beaucoup ont trouvé refuge dans une localité voisine, Yolantik.

Depuis, ils vivent dans le refuge qui a été mis à leur disposition, confinés par la peur et le traumatisme. Ils y survivent sans soins médicaux ni accès sécurisé à la nourriture.

En août 2024, nos partenaires locaux ont entendu parler d’eux et ont décidé de lancer un programme de soutien psychologique à cette population indigène sous le choc. «Beaucoup de femmes parmi nous sont malades dans leur tête et dans leur cœur», poursuit Dalia.

Insomnies et cortisol

Clara (pseudonyme), la psychologue qui intervient auprès d’eux, décrit une situation d’urgence: «Les premières choses que j’ai vues, c’étaient des maux de tête, des insomnies, de la tachycardie. Leurs corps hurlaient ce que leurs âmes n’arrivaient pas à exprimer.»

Son diagnostic a été immédiat: outre la faim et le fait de se retrouver sans abri, ces familles étaient victimes d’un traumatisme profond provoqué par la persécution. «Leurs corps produisent toujours du cortisol à cause de leur état permanent d’angoisse», explique Clara.

En matière de soins, Clara a mis en place de petits groupes de parole, où chacun peut exprimer ses émotions en toute sécurité. Une pratique inconnue parmi les indigènes. «Chacun va à son propre rythme, pour raconter son histoire et parler de sa souffrance. Ils ont besoin de canaliser leur douleur, de pouvoir se mettre en colère, de pleurer, de tout laisser sortir», décrit la psychologue.

Dieu à l’œuvre

Bien qu’elle ne soit pas conseillère spirituelle, Clara constate qu’il est question de foi à chaque session: «La Bible et le Saint-Esprit sont toujours présents. Il est véritablement à l’œuvre dans ces gens.»

D’ailleurs, elle constate que «ceux qui placent leur foi en Lui avancent plus vite». Certains dorment mieux, d’autres retrouvent le sourire, d’autres encore ont le courage de quitter le refuge pour louer une nouvelle habitation.

«Quand je vois les gens manger, dormir et sourire de nouveau, j’aperçois ce que Dieu est en train de faire.»

Portes Ouvertes n’a pas offert uniquement un soutien psychologique indispensable, mais également des soins médicaux, des médicaments, des ateliers nutritionnels, des compléments alimentaires, de la nourriture et des aides financières pour payer les loyers.

En 2024, 50 chrétiens ont bénéficié de ce soutien d’urgence. Ils sont déjà au nombre de 70 en 2025. Merci pour votre soutien qui y a contribué.