Lorsque les portes de la prison se sont refermées derrière Yonny, c’était comme si chacun de ses pas résonnait: «19 ans, 19 ans, 19 ans...» Pour ce Colombien de 32 ans, se trouver dans ce lieu sombre et triste était insupportable, inimaginable. Puis, au fil des jours, la réalité s’est imposée. Il serait là pour longtemps. Pendant 19 ans! Cette pensée a mis sa foi à l’épreuve: 

«Mon Dieu, qu’est-ce que je fais ici? Juste parce que je me bats pour l’éducation chrétienne dans mon village?»

Une école qui fait de l’ombre aux traditions

Le jour de son arrestation, Yonny enseignait à l'école chrétienne. Il savait que le conseil municipal du village voyait d’un mauvais œil cette école et les parents chrétiens qui y amenaient leurs enfants. Le christianisme n’était qu’une religion étrangère qui portait atteinte à la culture locale. Utilisant l'autonomie que la Constitution colombienne prévoit pour les communautés indigènes, le conseil a accusé Yonny de comportement agressif et de falsification de documents. Il a été lourdement condamné et envoyé dans une prison d'État.

En cellule avec Dieu

Yonny avait l’espoir d’être bientôt libéré. Après tout, les accusations étaient fausses et l’avocat engagé par l’État colombien allait vite s’en apercevoir. Mais les jours sont devenus des semaines. Rien ne se passait. Yonny a commencé à perdre courage. Il est devenu dépressif au point de vouloir se suicider. Mais Dieu était aussi dans sa cellule. Yonny raconte: «Un jour, dans ma cellule, j’ai eu soudain l'impression que de l'eau me tombait dessus. J’ai réalisé que c'était le Saint-Esprit qui me faisait savoir que je n’étais pas là sans raison.» Il ajoute:

«À ce moment, j’ai repris confiance en Dieu afin qu'il augmente ma foi et qu’il m’utilise pour partager l'Évangile dans cet endroit sombre et sans espoir.»

Il explique encore: «À partir de cet instant, ma foi est devenue plus ferme et je l’ai partagée avec d'autres prisonniers. Pendant ma détention, des gens de Portes Ouvertes sont venus prier avec moi et ont écouté mon histoire. Lorsqu’ils m’ont dit que des chrétiens du monde entier priaient pour moi, j’ai compris le pouvoir de la prière.»

Quand l’impensable se produit

Quelque temps plus tard, un ami de Yonny, qui est avocat, lui a offert son aide et a prouvé que Yonny était accusé à tort. Son cas a été réexaminé par un juge qui l'a libéré deux ans et neuf mois après son arrivée en prison.

Outre son travail d'enseignant, Yonny a trouvé une nouvelle passion:

«Lorsque j’étais en prison, j'ai fait l'expérience du besoin de défenseurs des droits des chrétiens. J'aimerais aussi devenir avocat et aider d'autres chrétiens.»

Yonny est revenu dans sa communauté. Cela signifie qu’il est en danger chaque fois qu’il quitte sa maison. Mais malgré le risque, Yonny est convaincu que l'éducation chrétienne est importante. C'est pourquoi il aide et soutient les écoles chrétiennes avec pour but d’obtenir l'approbation officielle du gouvernement.