L’église du pasteur Salomon fait face à une multitude de défis: violence, extrême pauvreté et présence de groupes armés. Rencontre avec l’Église «inaccessible».
L’église du pasteur Salomon se situe dans une zone difficile d’accès, sur la côte pacifique de la Colombie dans la région de Choco. Pour se rendre à son église depuis la ville la plus proche, il faut faire deux heures en bateau. Si la traversée n’est pas sans périls (présence de serpents venimeux), c’est bien à l’arrivée que se trouve le plus grand danger: les groupes armés illégaux.
Une église «sous surveillance»
L’assemblée du pasteur Salomon se trouve en territoire contrôlé par la guérilla. Des groupes armés contrôlent la rivière en amont et en aval de son église, et donc toutes les allées et venues. Salomon explique:
« Accéder à cette église signifie prendre de grands risques. C’est une église sous surveillance.»
D’autant que les groupes armés considèrent l’église comme une menace pour le développement de leurs divers trafics.
Rien qu’en 2023, plus de 200 personnes ont été tuées, parfois pour la seule raison d’avoir franchi une «frontière invisible» marquant le territoire d’un groupe criminel.
Le défi de tenir ferme face à la violence
En raison des conflits armés impliquant ces groupes illégaux, de nombreux membres de l’église de Salomon ont fui la région. Ils ne sont plus que 17 à se réunir.
Des espions sont présents dans les églises pour vérifier que les pasteurs ne critiquent pas les activités des groupes armés. Si un pasteur entre en désaccord avec ces groupes, car sa foi lui interdit de se rendre complice de leurs méfaits, son église devient alors la cible de violences: menaces de morts contre les responsables, recrutement forcé des jeunes, viols des femmes, sorcellerie et magie noire dirigées contre l’assemblée…
Isolés mais pas seuls
Portes Ouvertes a rendu visite à ce pasteur, afin de l’encourager et de lui montrer concrètement que les chrétiens persécutés de Choco ne sont pas seuls, mais qu’ils sont soutenus par l’Église mondiale. Salomon était très touché:
«Cette visite est une réponse à nos prières. En effet nous nous sentions seuls et avions l’impression que Dieu restait silencieux face à nos supplications.»
Il demande le soutien dans la prière, pour lui et sa famille, et pour « que l’Évangile se répande». Il souhaite aussi terminer la construction de son église. Pour l’accompagner, Portes Ouvertes l’aide avec un projet de plantation de palmiers.
Si vous souhaitez vous aussi soutenir les chrétiens persécutés dans cette région du monde, découvrez nos projets d’aide au développement pour les chrétiens amérindiens.