Valentina est une chrétienne de 15 ans qui vit en Colombie. Bien sûr, elle aime Noël, avec ses décorations, ses délicieux plats et ses cadeaux. Mais ce n’est pas ce qu'elle préfère: «Pour moi, le meilleur Noël, c'est quand je suis avec ma famille!», explique-t-elle. La plupart des enfants vivent avec leurs proches toute l'année. Mais Valentina ne le peut pas: Noël est l'une des seules occasions où elle peut passer du temps avec sa famille.

Exposée en tant qu’enfant

Ce n'est pas que ses parents ne veulent pas d'elle à la maison. Mais être chrétien est vraiment dangereux dans le Cauca, le département où ils vivent. Et les enfants sont particulièrement exposés. Valentina explique: 

«J'avais l'impression de n'avoir aucune liberté là où je vivais et j'avais l'habitude de prier: "Mon Dieu, je veux partir d'ici!"»  

En Colombie, la population est très majoritairement chrétienne. Mais il existe des régions où suivre Jésus est dangereux. Dans le Cauca, la population et les autorités locales sont majoritairement issues d'une communauté indigène. Ils pratiquent des rituels occultes et sont ouvertement hostiles aux chrétiens. Le Conseil indigène régional du Cauca (CIRC) tente de fermer les églises et d'imposer les rites indigènes dans les écoles. Y compris celle que fréquentait Valentina. Son père, Francisco, en tant que responsable d'église, s'est senti appelé à créer un conseil chrétien local. «Nous voulions le créer pour que nos enfants aient une éducation chrétienne», explique-t-il. Car ces conseils sont un moyen incontournable d'obtenir l'aide du gouvernement.

En réponse, les membres du Conseil Indigène ont essayé de retirer ses droits fondamentaux à la famille. «Quand nous avons quitté le CIRC, ils ont dit au Département de l'éducation que nous n'avions aucun droit à l'éducation ou aux soins de santé», raconte Francisco. D'autres enfants chrétiens de la région se voyaient également refuser la possibilité d'aller à l'école.

Menacée par la guérilla

Et ce n'était pas le seul problème. En plus d'être privée de ses libertés, la famille était menacée par les groupes de guérilla locaux. En Colombie, ces groupes armés ciblent les chrétiens, en particulier les responsables d'église. Ceci parce qu'ils s'opposent à la corruption et au recrutement forcés des enfants par les cartels. Francisco explique:

«Les guérilleros cherchent à recruter des enfants dès l'âge de 12 ans!»
Valentina disant au revoir à sa famille.

Il savait que Valentina et ses frères et sœurs étaient en danger. C’est pourquoi avec son épouse, comme d’autres parents, il a pris la décision difficile de les envoyer en lieu sûr: au Centre pour enfants, géré par des partenaires de Portes Ouvertes.

Un soutien moral et spirituel 

Au Centre pour enfants, Valentina peut bénéficier d'une éducation chrétienne et d'un soutien moral et spirituel. Elle ne subit ni menace ni harcèlement. Elle ne sera pas agressée, kidnappée ou enrôlée de force parce qu'elle suit Jésus. Pourtant, elle a hâte de retrouver sa famille pour fêter Noël. C'est pour elle l'occasion de retourner à son église locale et de louer Dieu avec ses proches.

Valentina en classe, au Centre pour enfants.

Ses parents et sa sœur Miriam lui manquent quand elle est au Centre. Mais elle reconnaît que la décision de ses parents correspond au plan de Dieu pour sa vie. Et plutôt que de s’attacher aux cadeaux, son regard reste fixé sur les trésors du ciel où est son vœu le plus cher: «Que toute ma famille connaisse Dieu!» Car du côté de sa mère, la plupart des membres de sa famille ne sont pas chrétiens. Le jour où ils seront tous réunis autour de Jésus pour le suivre, ce sera vraiment pour elle le plus beau des Noëls.