Chaque dimanche, l’église que conduit le pasteur Josha (pseudonyme) est bondée. Des centaines de chrétiens d’arrière-plan bouddhiste, animiste ou musulman chantent, adorent, dansent et louent Dieu. Quel contraste! Il y a dix ans, l’église était fermée et Joshua se trouvait en prison.

«J’ai entendu la voix de Dieu»

Bien que sa famille ait pratiqué l'animisme, Joshua a grandi parmi de nombreux bouddhistes. Pourtant, il ne s'intéressait à aucune de ces pratiques. Il a entendu parler de Jésus dans un camp chrétien. Il l’a accepté comme son Sauveur au troisième jour du camp. Impatient de partager cette bonne nouvelle, Joshua a appelé les membres de sa famille dès son retour: «J'ai prié pour eux, je leur ai parlé de ma foi et je leur ai montré comment être des disciples de Jésus-Christ. Toute ma famille a accepté Jésus!» Avec ce feu allumé en lui, Joshua a ressenti un appel à rejoindre une formation théologique:

«Le 1er décembre, pendant que j’étudiais, j'ai entendu la voix de Dieu. Il m'appelait clairement à être son messager auprès des bouddhistes birmans.»

Un rendez-vous particulier

Très vite, Joshua a découvert que partager l’Évangile comporte des risques. Un jour, il rencontre Mimi (pseudonyme), qui vendait des brioches dans la rue. Il lui a acheté toutes ses brioches et lui a annoncé l'Évangile. «Non seulement elle était une bouddhiste très croyante, mais aussi une grande prêtresse et une adoratrice des esprits», dit-il. Finalement, Mimi a quitté le bouddhisme et a cessé de vénérer les esprits. Lorsque les gens demandaient à Mimi de mener des rituels, elle refusait, et ses revenus ont baissé. Son mari l’a remarqué. Il a dit à Mimi d’inviter Joshua chez eux afin qu’il puisse entendre parler de Jésus.

«J’étais très enthousiaste. Mais à mon arrivée, le mari de Mimi m’attendait avec un couteau! J’ai dû m’enfuir en courant pour sauver ma vie.»

 Mimi est restée fidèle à sa foi. Et la menace n'a pas duré longtemps: son mari est décédé trois mois plus tard.

Un soutien au creux de la vague

La petite église de maison de Joshua a commencé à grandir, et les chrétiens ont augmenté en nombre. Cela a déplu à d’autres personnes, qui ont porté plainte. Les autorités locales ont commencé à envoyer des lettres et des menaces pour mettre fin aux services religieux. Finalement, le gouvernement a émis un ordre de fermeture de l'église. Joshua a été arrêté et emprisonné. Les chrétiens étaient sans pasteur. 

«Les pasteurs de la région ont eu peur de venir me voir, de me parler et de m’encourager, par crainte que leur église ferme aussi.» 

Les deux premières personnes qui sont venues le visiter en prison étaient des partenaires de Portes Ouvertes. Un lien de fraternité s’est formé. Peu de temps après, Joshua a été libéré et l’église s’est réjouie. Cette relation ne s’est pas arrêtée là. Ils l'ont invité à participer à une formation de préparation à la persécution. Sa foi est devenue de plus en plus forte.

Depuis, Joshua est très enthousiaste pour partager ce qu’il a appris. Devenu à son tour formateur certifié en préparation aux persécutions, il explique l’importance d’un tel enseignement pour l’Église du Myanmar: «Ce qui est important, c'est de faire connaître la Parole de Dieu auprès des bouddhistes et d'avoir le courage d'affronter la persécution.»