Rehena (pseudonyme) est une maman célibataire. Comme la plupart des autres chrétiens du Pakistan, elle est méprisée, discriminée et doit se contenter d'un travail éprouvant et dévalorisant. Elle résume sa situation et celles de ses frères et sœurs en Christ: «En tant que chrétiens, nous ne vivons pas en sécurité. Au travail, nous devons cacher notre foi et nous ne pouvons même pas prononcer le nom du Christ.» Mais pour rien au monde elle ne renierait son Sauveur. Pas même pour plus de confort et de liberté. 

Harcèlement et menaces 

Pour illustrer ce que vivent les chrétiens pakistanais, Rehena nous raconte l'histoire d'une de ses collègues: «Elle avait terminé son travail et a osé invoquer à voix basse le nom de Jésus. Son chef de service lui a aussitôt ordonné de ne plus jamais le prononcer.» Elle poursuit: «Il a commencé à harceler ma collègue sexuellement. Et quand elle a voulu se défendre, le chef était tellement en colère qu’il l’a expulsée de l’usine. Quelques jours plus tard, elle a été accusée de blasphémer le coran.»

Les lois pakistanaises sur le blasphème sont souvent utilisées pour régler des comptes et pour cibler les chrétiens. Même des accusations sans fondement peuvent mettre quelqu’un en grave danger. Chaque année, des centaines de femmes pakistanaises subissent des pressions et des abus parce qu’elles sont chrétiennes et de sexe féminin. Et plus de 600.000 femmes chrétiennes travaillent dans des usines dans des conditions similaires à celles décrites par Rehena.

Mariages forcés

«Nous sommes une classe inférieure parce que nous sommes chrétiens, explique Rehena. C’est une offense pour les musulmans de manger avec nous. Si nous touchons leur assiette, ils la considèrent comme souillée. Nous n’avons droit à aucun privilège et nous n’avons aucun droit à la dignité», déplore-t-elle. Avant d'ajouter:

« C’est difficile d’être une femme chrétienne. Quand j’ai eu mon fils, on m’a mise sur un lit sale encore couvert par le sang de la femme qui vavait accouché avant moi.»

D’autres femmes avaient eu droit à un lit propre. Mais pour cette maman chrétienne, on n’avait pas pris la peine de changer les draps... 

En plus d’être traitée irrespectueusement, Rehena sait à quel point il est dangereux d’être chrétienne au Pakistan. Les filles et les femmes qui croient en Jésus peuvent être enlevées ou mariées de force, comme elle en a été témoin au sein de sa propre famille. Elle raconte: «Ma cousine a été kidnappée alors qu’elle avait huit ans et elle a été mariée à un musulman. Nous étions comme des sœurs et nous avions l’habitude de jouer ensemble. Son enlèvement a été une tragédie. Mais maintenant, il y a tellement de différence dans nos vies... Aujourd’hui, c’est une femme musulmane avec trois enfants. Elle a une belle vie, elle a de quoi manger et ses enfants vont à l’école. Mais elle doit leur enseigner les prières islamiques!» 

Une question de choix  

Rehena s'interroge avec tristesse sur sa cousine: «Je ne sais pas si elle se souvient encore de Jésus. Je me demande si elle le porte toujours dans son cœur... Lui parle-t-elle encore, en secret? Parce que quelqu’un qui rencontre Jésus une fois ne peut jamais l’oublier!»    

La vie de Rehena est éprouvante, mais sa foi est forte et c'est une question de choix: 

«Si je dois choisir entre Jésus et une vie meilleure, j'ai déjà choisi!» 

Pourtant la question se pose à tous les chrétiens du Pakistan: «Pourquoi devoir choisir entre Jésus et une vie confortable?» Rehena nous donne sa réponse: «Ma grand-mère avait l’habitude de chanter un cantique: «"À qui irions-nous? Jésus est le seul chemin." Et j’ai déjà choisi: Jésus, mon Jésus! C’est à lui que je m’accroche!», conclut-elle. 

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